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Les insectes bioagresseurs difficiles à maîtriser

Nos confrères de l’Economiste sont allés à la rencontre d’Ahmed Mazih, Chef du département de protection des plantes à l’IAV d’Agadir

Les plantations intensives ont donné naissance à des ravageurs hyper-résistants

– L’Economiste: Depuis quelques années, le câprier fait l’objet de menaces de contaminations sérieuses. De quoi s’agit-il exactement?

– Ahmed Mazih: Depuis que cette plante, durant les dernières décennies, a commencé à être modernisée et plantée de manière intensive, plusieurs espèces d’insectes, de champignons, et de virus ont été signalés dans différents pays, comme ravageurs endommageant considérablement aussi bien les feuilles, les boutons floraux (câpres), fruits (caprons) et même les racines. Certains parmi ces bioagresseurs sont polyphages (s’attaquent à d’autres plantes), c’est le cas de la punaise Bagrada hilaris qui a envahi certains endroits de la région de Safi, depuis 3 ou 4 ans. D’autres ennemis sont spécifiques de cette culture, et le plus important est la mouche du câprier (Capparimyia savastani), signalée dans toutes les régions où pousse le câprier, sauf au Maroc. Depuis une année, en concertation avec les services du ministère de l’agriculture de la région Doukkala Abda, la société Caprel et la Fondation Aïcha, une étude a été entreprise en vue de faire un diagnostic concernant les problèmes phytosanitaires du câprier et leur gestion.

Selon Ahmed Mazih, Chef du département de protection des plantes à l’IAV d’Agadir, la simple présence des larves de la mouche dans les conserves peut entraîner le refoulement des câpres conservées destinées à l’exportation
Selon Ahmed Mazih, Chef du département de protection des plantes à l’IAV d’Agadir, la simple présence des larves de la mouche dans les conserves peut entraîner le refoulement des câpres conservées destinées à l’exportation

– Après diagnostic, avez-vous pu trouver une solution à ces problèmes qui inquiètent les agriculteurs?
– Les prospections menées sur le terrain ont révélé la présence de la punaise (Bagrada hilaris) dont nous avons identifié l’espèce pour la première fois au Maroc. Cette espèce bien connue dans plusieurs pays d’Afrique et d’Europe (Italie), a fait son apparition aux USA (Californie) en 2008, où des pullulations spectaculaires ont été constatées sur plusieurs cultures, en particulier les Crucifères (chou, chou-fleur, moutarde, brocoli etc.). Mais, elle peut aussi s’attaquer à d’autres cultures, comme le papayer, la pomme de terre, le maïs, le sorgho, le coton et d’autres. Les punaises, aussi bien les adultes que les larves sucent la sève de la plante, l’affaiblissent et limitent sa croissance.
La recherche de la mouche du câprier, à l’aide de pièges et de l’observation des câpres n’a pas été concluante. En nous référant à l’historique des infestations des câpres par cette mouche (d’après la Société Caprel), celles-ci se manifesteraient de manière cyclique, tous les quatre ans (2004, 2008, 2012). Nous avons par conséquent décidé de poursuive notre étude durant la campagne 2015.

– Quelles sont vos recommandations pour les agriculteurs?
– En attendant de trouver une parade efficace, nous recommandons aux producteurs de privilégier des techniques culturales (travail du sol, taille, utilisation de plantes pièges …) pour essayer de juguler les pullulations de ce ravageur, que nous considérons être dans sa phase d’invasion. Et qui sera suivie d’un équilibre lorsque les prédateurs agiront, pourvu qu’ils ne soient pas décimés par les pesticides.

Propos recueillis par NEA, L’économiste

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