L’élevage de bétail serait-il vraiment responsable de 51% des émissions de gaz à effet de serre de la planète ?
A en croire une vidéo diffusée et produite par le site britannique de contenu viral à saveur universitaire UniLad, on apprend que le bétail serait responsable de 51% des émissions à gaz à effet de serre (GES) de la planète, et que la consommation de viande serait la cause de la plupart des destructions environnementale.
Oui mais voilà, heureusement que UniLad connaît déjà une réputation de site plutôt farceur, ce qui minimise ainsi la peur panique qui pourrait concerner les GES soit, émission de gaz à effet de serre.
La vidéo annonce que 51 % des GES serait dûs à l’élevage de bétail et ce pourcentage serait tiré d’une étude publiée par le Worldwatch Institute dont les faits et chiffres n’ont pas été soumis aux pairs et donc n’ont aucune validité scientifique.
La réalité
Pour le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), en effet, et selon des chiffres tirés en 2014, 14% des émissions de GES sont attribuables à l’agriculture, bétail et plantes confondues, 26 % par la production d’énergie, 19 % par l’industrie lourde et 17 % par l’industrie forestière.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que les émissions attribuables à l’agriculture en général, sont estimées actuellement à 16% des émissions globales. On est donc bien loin des 51% annoncés dans cette vidéo !
Les absurdités avancées dans cette vidéo
1) La respiration des animaux dans le calcul des émissions de GES
Le CO2 expiré par le bétail provient des plantes qu’il mange, ces plantes qui elles ont capté le CO2 de l’atmosphère. Ainsi, si ces plantes n’avaient pas été mangées par un animal, elles seraient mortes, et de toute façon auraient dégagé leur CO2.
En conclusion, l’apport additionnel de CO2 est ainsi quasiment nul. Les chercheurs sont formels, il n’est pas raisonnable d’inclure la respiration dans les calculs d’émissions GES.
2) La surestimation de l’importance du méthane.
Selon la vidéo, le méthane produit par le bétail serait de «25 fois à 10 fois plus destructeur que le CO2». Or, le méthane perdure dans l’atmosphère pendant 12 ans, alors que le CO2 peut y rester pendant des milliers d’années. Il semble donc évident qu’on ne puisse pas faire de comparatif direct entre l’impact environnemental potentiel du méthane et celui du CO2.
En conclusion
Les humains consomment probablement trop de viande. L’élevage intensif n’est pas l’idéal pour l’environnement, tout ceci est probablement vrai. Mais de là, à avancer des chiffres totalement erronés, nous pouvons assimiler ces faits à de la désinformation tout simplement.Cette désinformation ne sert qu’à confondre et détourner l’attention des pratiques anthropocentriques qui elles, ont le plus important impact sur les émissions de GES.