Le secteur agricole Grec se prépare déjà aux lendemains difficiles…
Pour les professionnels de la filière agricole en Grèce, qui, jusqu’ici avait été relativement épargnée de toutes les hausses imposées en général aux Grecs depuis 2009, la situation agricole risque d’être dramatique dans les prochaines années…
Secteur Agricole et Professionnels Grecs
Selon une enquête réalisée par Libération, avec les mesures d’austérité imposées aux Grecs, avec les nouvelles hausses d’impôts prévues, Thanassis Gegas, agriculteur Grec de 43 ans, pense que dans quelques années les villages seront abandonnés et les exploitations rachetées par de grandes entreprises, il voit en cela, le “Plan de l’Europe”.
Tout comme, Elpida Sidiropoulou, agricultrice qui, elle aussi avait tenté un retour à la terre avec un petit élevage de bétail et, qui voit ce qu’elle juge d’absurde ce qui se passe dans ce pays, l’écroulement du secteur agricole…
Ainsi, ces agriculteurs participent aux manifestations organisées par les syndicats agricoles dans le nord de la Grèce… Et, selon eux, ce n’est qu’un début !
Pour Yannis Panagis, l’un des organisateurs de la mobilisation dans le bourg de Mavrothalassa (Nord de la Grèce) : « Nous ne nous laisserons pas transformer en serfs (…) ici, les partis politiques n’ont pas leur place« .
Quand les formations politiques s’en mêlent
Au coude à coude dans les sondages, et pour les élections législatives prévues dimanche en Grèce, on connaît bien sûr, le parti de “Syriza” gauche radicale, et la droite “Nouvelle Démocratie”, qui vont donc se soumettre aux urnes.
En effet et selon ce troisième plan prévu, d’ici à 2016, le taux d’imposition va grimper par étapes passant de 13 à 26 %, les contributions sociales vont augmenter, et le prix du carburant n’a pas l’intention d’être baissé. L’ajustement fiscal prévu selon le nouveau plan d’austérité imposé, est jugé, pour les agriculteurs, d’ores et déjà irréalisable…
Le secteur agricole Grec en chiffres
Le secteur agricole Grec compte près de 13% de la population active contre 5,1% dans l’ensemble de l’UE, sachant aussi qu’une forte population Grecque et urbaine est aussi attachée à la vie rurale.
44% des Grecs vivent en terres rurales, contre 23 % dans l’Union, ce qui ne facilitent donc pas les problématiques de la filière.
Pour l’économiste Gabriel Colletis, enseignant à l’université de Toulouse et qui conseille le parti “Syriza”, l’explosion du chômage (25 %) a poussée plusieurs milliers de Grecs à se retourner sur la terre familiale comme moyen de subsistance.
Un rapport a été établi par la Confédération des agriculteurs Grecs “Pasages” qui mettait en avant, entre 2008 et 2010, que seul le secteur agricole avait vu ses effectifs grimper.
Pour Mme Stavriani Koutsou, professeur en sociologie rurale à l’Institut universitaire technologique de Thessalonique, la diversité des situations agricoles, la distinction des grosses exploitations face aux plus petites devraient être des critères pris en compte pour une fiscalité juste.
La taille moyenne d’une exploitation en Grèce, est de 4,9 hectares, soit l’une des plus faibles de l’UE, 80% des agriculteurs cultivent moins de dix ha.
Ainsi Mme Koutsou souligne : “comment être compétitif en Europe quand on sait que le problème de l’agriculture grecque est aussi structurel, il est aussi question de modèle productif et d’organisation ‘« .
Elle insiste aussi sur un point fort qui vise à démontrer que la tradition coopérative grecque s’est transformée en machine bureaucratique à distribuer les subventions européennes, alors que le secteur coopératif pourrait peser davantage sur le marché, si seulement et aussi les contraintes géographiques, qui oscillent entre montagnes, îles, d’où de nombreuses difficultés d’irrigation, étaient prises en compte.
Pour le sécrétaire général de la principale centrale syndicale agricole, Stelios Vogiatzis, l’urgence est les chiffres.
« Avec un revenu moyen de 12000 euros annuel pour l’exploitation agricole familiale, et qui avec les nouvelles mesures devra payer 6.000 euros, comment survivre ? ‘«