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La sécheresse un danger croissant agriculture marocaine
Changement climatique - photo : DR

Le réchauffement climatique redessine l’agriculture britannique

L’agriculture britannique pourrait connaître une transformation majeure d’ici la fin du siècle, avec l’émergence de cultures jusque-là réservées aux régions plus chaudes, telles que les pois chiches, le soja ou encore les oranges. C’est la conclusion d’une étude réalisée par le Centre pour l’écologie et l’hydrologie du Royaume-Uni (UKCEH) en partenariat avec l’Université d’East Anglia (UEA). À mesure que les températures augmentent, ces plantes pourraient s’épanouir sur les terres britanniques, offrant une réponse aux défis liés à la sécurité alimentaire et à la résilience agricole.

« On s’attend à ce que notre climat change considérablement au fil des décennies. Il est donc essentiel que les terres arables deviennent plus résistantes », explique le Dr John Redhead, spécialiste en écologie spatiale au UKCEH. Selon lui, cultiver des plantes adaptées aux nouvelles conditions climatiques pourrait non seulement répondre à la croissance démographique et à la demande alimentaire, mais aussi renforcer la durabilité des systèmes agricoles.

Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet OpenCLIM, qui explore l’impact du réchauffement climatique sur plus de 160 cultures existantes et potentielles. Les chercheurs ont évalué la viabilité agricole sous différents scénarios de réchauffement allant de 2 à 4 degrés Celsius par rapport à l’ère préindustrielle. Les résultats permettent d’établir des cartes précises de faisabilité pour chaque kilomètre carré du Royaume-Uni, une ressource précieuse pour les agriculteurs, les décideurs politiques et les acteurs économiques.

Avec des étés plus chauds et des hivers plus doux, des cultures comme le tournesol, le blé dur, les pois chiches et même les agrumes pourraient devenir des piliers de l’agriculture britannique. Toutefois, cette transition ne se fera pas sans perdants. Certaines régions, comme le sud-est et l’Est-Anglie, pourraient devenir inhospitalières pour des cultures traditionnelles telles que le blé et les fraises sous un réchauffement de 2 degrés. Sous un scénario de 4 degrés, des cultures majeures comme les oignons et l’avoine seraient également menacées.

L’introduction de nouvelles cultures, notamment des légumineuses

L’adaptation de l’agriculture face au changement climatique nécessitera des ajustements significatifs, tant sur le plan technologique qu’économique.

L’introduction de nouvelles cultures, notamment des légumineuses comme les pois chiches et le soja, présente des avantages multiples. Ces plantes, riches en protéines, pourraient contribuer à une alimentation moins dépendante de la viande, réduisant ainsi l’empreinte carbone du secteur agricole. De plus, elles enrichissent naturellement le sol en azote, diminuant le recours aux engrais chimiques.

Cependant, le passage à ces cultures n’est pas exempt de défis. Les zones les plus adaptées à leur production, comme le sud-ouest de l’Angleterre et les frontières écossaises, sont souvent marquées par des terrains accidentés et des infrastructures limitées. Les investissements dans de nouvelles pratiques agricoles et technologies seront indispensables, tout comme une gestion rigoureuse des risques écologiques liés à l’introduction de cultures exotiques.

Les chercheurs plaident pour le développement de réseaux de distribution améliorés, des études approfondies sur les cultures prometteuses, et l’adoption de systèmes innovants tels que l’agriculture verticale ou les cultures en milieu humide.

Les enseignements de cette étude ne se limitent pas aux frontières britanniques. Les chercheurs estiment que leur méthodologie pourrait être appliquée à d’autres pays, fournissant une feuille de route précieuse pour préparer l’avenir de l’agriculture mondiale face au réchauffement climatique.

Si ces projections offrent des perspectives prometteuses, elles soulignent aussi l’urgence d’une transition agricole réfléchie et proactive pour s’adapter aux défis environnementaux du XXIe siècle.

Source : Geo
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