Les pays d’Afrique de l’Ouest manifestent un fort appétit pour les produits agricoles marocains, particulièrement les fruits et légumes, malgré les difficultés liées à la sécheresse que traverse le Maroc depuis sept ans. Ce constat, partagé par un professionnel du secteur, souligne une reprise totale des exportations marocaines vers cette région, où la demande ne faiblit pas.
Selon Baye Sidi, exportateur basé à Fès et cité par FreshPlaza, plusieurs marchés africains continuent de dépendre des produits agricoles marocains, considérés comme essentiels. Il évoque un large éventail de fruits et légumes – carottes, oignons, choux, oranges, clémentines, pommes, raisins – très prisés sur ces marchés. « Le marché est en plein essor et peut absorber d’importants volumes, pouvant devenir une destination importante pour les fruits et légumes », précise-t-il.
La présence dominante des produits marocains sur les marchés ouest-africains s’explique par un ancrage historique fort, des liens culturels étroits et des facilités logistiques. Bien que d’autres origines, comme l’Égypte ou certains pays européens, soient également représentées, l’origine marocaine demeure la plus recherchée.
Le dynamisme du marché ouest-africain se traduit par une croissance constante de la demande, notamment au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso. Baye Sidi rappelle que, contrairement aux idées reçues, ces marchés sont très exigeants en termes de qualité et de calibre. Ils privilégient les formats moyens et grands, ce qui répond à une évolution vers une standardisation des produits, notamment dans les supermarchés et les circuits internationaux.
Le professionnalisme dans le choix des producteurs est un facteur clé de succès dans l’exportation de produits périssables. « Au Maroc, nous avons toujours su nous approvisionner en produits de qualité, à de rares exceptions près comme les raisins de la saison dernière, dont la qualité a été affectée par les conditions climatiques », reconnaît Baye Sidi.
En effet, la sécheresse a eu un impact notable sur la production, affectant aussi bien la taille des fruits et légumes que le volume total récolté. Ces aléas climatiques ont conduit à une baisse sensible des volumes exportés, avec même des périodes d’arrêt, notamment pour certains produits comme la tomate durant le Ramadan, période où la demande intérieure est très forte.
Aujourd’hui, la reprise des exportations est effective pour l’ensemble des produits, même si les prix restent élevés, conséquence directe du stress hydrique. Le professionnel souligne que le secteur des fruits et légumes pourrait jouer un rôle crucial dans le développement économique et social, en offrant des opportunités qui freinent l’émigration dans la région.
Ainsi, malgré les défis climatiques, le Maroc consolide sa position comme fournisseur privilégié du marché ouest-africain, confirmant le potentiel de ses filières agricoles à contribuer à la sécurité alimentaire et à la croissance économique dans cette région dynamique.