2016, une année sous le signe de la sécheresse pour la Tunisie.
Malgré quelques précipitations, la Tunisie a énormément souffert durant l’été 2016, en raison d’un important manque de pluies. Cette pénurie a eu des conséquences au sein du pays. En effet, les tensions sociales ont pris de l’ampleur dans de nombreuses régions du pays. Les régions concernées sont généralement les plus défavorisées de Tunisie.
Depuis de nombreuses années, la Tunisie est considérée comme un pays souvent touché par les problèmes hydrauliques. Mais l’année 2016 aurait été particulièrement difficile. En effet, à la mi-septembre on peut compter 30% de pluies de moins, en comparaison avec 2015. Cette sécheresse au cours de l’été a généré des soulèvements sociaux. En effet, plusieurs manifestations d’habitants en colère ont été rapportées. De plus, les circonstances soulevaient tellement d’inquiétudes que le Ministère des Affaires Religieuses en est venu jusqu’à appeler les tunisiens à prier pour que la pluie tombe.
Selon le Ministre de l’Agriculture, Saad Seddik, « la Tunisie se trouve en dessous du seuil de pénurie hydraulique. Les ressources annuelles en eau de la Tunisie sont de 460m3 par habitant ».
À la mi-septembre, les pertes agricoles atteignaient les deux milliards de dinars (Un peu plus de 8 MMDH). Depuis la mi-mai, La Tunisie a connu plus de 700 coupures d’eau qui ont été recensées par les autorités. En ce qui concerne les barrages du pays (pour l’irrigation des terres agricoles et à l’approvisionnement en eau potable), ils ont affiché des niveaux de remplissage alarmants. Fin août, les réserves des barrages en Tunisie étaient inférieures à 40%, en comparaison avec 2015. De plus, le niveau des puits profonds (qui fournissent les régions tunisiennes sans barrages) a baissé jusqu’à 25%. Suite à l’annonce de ces chiffres alarmants, le Gouvernement tunisien a appelé la population à se montrer plus économe.
En Tunisie, l’agriculture consomme 82% de l’eau du pays. Les autorités estiment que les vieux équipements sont responsables de 10 à 30% des pertes. De plus le fait de n’avoir pas déployé des stratégies à ce sujet est aussi un point à ne pas négliger. Il faut également ajouter que de nombreuses entreprises n’ont pas les moyens nécessaires pour entretenir ou renouveler les canalisations. Et ce, en partie à cause des factures impayées d’usagers privés comme publics.
Afin de répondre à cette situation de crise hydraulique, le gouvernement tunisien assure que plusieurs projets de barrage ont été relancés. Le pays envisage également de construire trois usines de dessalement d’eau de mer pour un coût estimé à 400 millions d’euros.