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La suppression des pesticides jugés dangereux pose question

Suppression des pesticides: La lutte intégrée devient-elle impérative?

La suppression de plusieurs molécules pesticides jugées dangereuses pour l’environnement et les êtres vivants a créé des impasses technologiques difficiles à résoudre.

Les producteurs de blé et de maïs se sont manifestés contre l’interdiction programmée pour 2018 des néonicotinoïdes, insecticides néfastes aux abeilles. Ils s’estiment ainsi totalement privés de solutions efficaces pour lutter contre les ravageurs des cultures.

Les fabricants de pesticides, comme cette semaine ceux du glyphosate qui est la matière active de Roundup de l’américain Monsanto, s’empressent d’utiliser l’argument sur l’utilité de leur produit et l’impasse technique qui résulterait de son retrait. Sur les néonicotinoïdes, il y a en effet un vaste problème, car ce sont des molécules très utilisées, qui concernent beaucoup de productions. En traitement curatif, il n’y a pas pour l’instant de solution qui ait la même efficacité, a souligné le responsable de l’unité santé des plantes et environnement à l’INRA.

Autre exemple emblématique, celui des cerises, récemment privées de diméthoate, un insecticide destiné à lutter contre la Drosophile qui fait des ravages sur les fruits rouges principalement. L’interdiction menace la survie économique des producteurs, affirment les syndicats agricoles. Aussi, les maraîchers n’ont plus droit aux nématicides, sans équivalent pour éradiquer les petits vers s’attaquant aux carottes ou aux pommes de terre. Sans oublier le cas de la vigne, la maladie de l’esca, due à des champignons, a beaucoup progressé depuis l’interdiction de l’arsenic pour protéger le bois. Pour l’esca par exemple, on se rend compte aujourd’hui que ce sont souvent les mauvaises pratiques qui ont favorisé ces maladies, notamment dans la manière de tailler les vignes, avec des sécateurs mécaniques plus rapides mais qui entaillent plus profondément le bois, favorisant la pénétration des champignons, explique un spécialiste à l’INRA.

Mais les scientifiques et les écologistes s’accordent sur un point : la plupart de ces impasses viennent d’années d’utilisation systématique et peu réfléchie de la chimie, qui laisse les agriculteurs démunis lorsqu’on leur retire le produit. Il est temps d’appliquer plus rigoureusement les composantes de la lutte intégrée qui implique toutes les méthodes possibles, en laissant au dernier lieu le recours aux produits chimiques. Ainsi et pour éviter de remplacer la chimie par la chimie, il faut associer plusieurs méthodes de lutte : les pratiques culturales comme les rotations de cultures, la sélection variétale, les nouvelles solutions de biocontrôle, non-chimiques et utilisables en agriculture biologique, entre autres.

Crédit photo:DR

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