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Viticulture: La campagne se déroule bien à Casablanca-Settat
Viticulture - Photo DR

La production mondiale de vin au plus bas depuis 1961

 La production mondiale de vin en 2024 est attendue à son niveau le plus bas depuis 1961, marquant un tournant préoccupant pour un secteur déjà sous tension. L’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) a dévoilé des chiffres alarmants : entre 227 et 235 millions d’hectolitres devraient être produits, bien en deçà de la moyenne des dix dernières années.

Les caprices du climat frappent à l’échelle mondiale

Sécheresse prolongée, gelées tardives, pluies incessantes… Aucun continent n’a été épargné par les extrêmes climatiques, cause principale de cette chute historique. « Les défis climatiques à travers les deux hémisphères sont de nouveau des causes majeures de ce volume de production réduit », a souligné l’OIV. En Europe, traditionnel bastion de la viticulture, la production est estimée à 11 % sous la moyenne des cinq dernières années, avec des pertes spectaculaires pour certains pays.

En France, deuxième productrice mondiale, la situation est particulièrement dramatique : la récolte s’effondre de 23 % par rapport à 2023, atteignant 36,9 millions d’hectolitres. À l’inverse, l’Italie, avec 41 millions d’hectolitres, reprend la tête des classements mondiaux. L’Espagne, quant à elle, stabilise sa production, confortant sa troisième place.

Dans l’hémisphère Sud, les vendanges, conclues en avril-mai, sont les plus faibles depuis deux décennies. Ces régions, traditionnellement capables de compenser les faiblesses de l’hémisphère Nord, n’ont pas pu jouer ce rôle en 2024. John Barker, directeur de l’OIV, observe une « volatilité générale accrue ces dernières années », liée aux impacts croissants du changement climatique.

Un secteur en mutation face aux défis climatiques et sociaux

Au-delà de la quantité, la qualité reste heureusement au rendez-vous, selon l’OIV. Mais cette résilience ne suffit pas à apaiser les inquiétudes. « Les impacts du changement climatique s’accumulent, et se préoccuper du climat et de la durabilité est crucial pour l’avenir », avertit John Barker. Ces défis environnementaux s’ajoutent à des changements profonds dans les comportements des consommateurs.

Sur le premier semestre 2024, la consommation mondiale de vin a encore reculé de 3,9 % par rapport à 2023, et de 20,1 % par rapport à 2019, selon l’IWSR. Les vins mousseux, en particulier le prosecco (+5 %), semblent être les seuls à tirer leur épingle du jeu, tandis que des produits plus luxueux comme le champagne enregistrent des baisses notables (-8,6 %).

Vers une transformation structurelle ?

L’OIV, qui célèbre cette année son centenaire, reste optimiste face à ce moment critique. « Le secteur du vin a toujours su se réinventer, s’adaptant aux transformations des méthodes de production, des marchés et des préférences des consommateurs », rappelle John Barker. Si les défis actuels sont nombreux, cette capacité d’adaptation pourrait être la clé pour surmonter cette période d’incertitude.

Entre mutations climatiques et sociétales, le vin, pilier culturel et économique, se trouve à un carrefour de son histoire. Reste à savoir si l’innovation et la résilience pourront suffire à préserver un secteur aussi riche que vulnérable.

Source : BourseDirect
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