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Sécheresse: Le Maroc indemnisera les agriculteurs des zones touchées

La Pénurie de l’eau: une réalité effrayante

La sonnette d’alarme est tirée: la pénurie d’eau douce est de plus en plus pressante.

D’ici 2030 presque la moitié de la population de la planète (47%) sera menacée d’une pénurie d’eau. Les chercheurs sont particulièrement préoccupés par l’accès inéquitable aux ressources en eau, ainsi que les services de purification d’eau pour la fabrication des produits alimentaires et le traitement des eaux usées.

L’eau recouvre 70% de la surface de la Terre et représente un volume d’environ 1.400 millions de mètres cubes. Les réserves d’eau douce représentent moins de 3% dont seulement 1% est accessible à l’Homme. Ce volume suffit plus ou moins mais la population mondiale grandit, les besoins en eau aussi, alors que les ressources n’augmentent pas pour autant.

Selon l’UNESCO, «les pénuries et les problèmes d’accès à l’eau sont susceptibles de limiter la croissance économique». Près de 700 millions de personnes n’ont toujours pas accès à une eau propre et salubre et 2 milliards d’Hommes auraient besoin d’accéder à un assainissement amélioré. Les effets incluent la maladie, la malnutrition et l’échec de récolte. L’utilisation excessive de l’eau a vu la dégradation de l’environnement, coûtant des milliards d’euros…

Les réserves en eau sont très inégalement réparties sur la planète: 85% des habitants vivent dans la partie majoritairement aride de la planète. En un siècle, la population a triplé. La consommation d’eau douce a été multipliée par 7. Et par 13, pour les besoins communaux et potables. La consommation d’eau pour l’arrosage et les besoins de l’industrie alimentaire pèse plus lourd que tout le reste sur les ressources en eau douce. L’agriculture consomme plus de 70% des réserves en eau, et jusqu’à 90% dans les pays à économie marchande en développement.

Au final, le rapport de l’ONU prédit que d’ici 2030 la demande en eau pourrait dépasser sa production de 40%. L’Agence Centrale du Renseignement (CIA) américaine avait placé le problème des ressources en eau limitées parmi les plus grands risques de notre époque. Et bien que peu médiatisées, les guerres pour l’eau existent bel et bien. Le contrôle du plateau du Gölan (occupé par Israël) est à l’origine de violentes tensions entre l’État hébreu et la Syrie; les Etats-Unis et le Mexique se disputent les eaux du Colorado, l’Égypte et le Soudan le Nil…

Entre 2010 et 2013, 41 guerres ont été enregistrées avec pour objectif de s’emparer des ressources en eau: une en Océanie, six en Asie, huit en Amérique latine, onze en Afrique et quinze au Moyen-Orient. Ces conflits étaient présentés comme religieux, politiques et économiques, mais ont finalement débouché sur une lutte pour posséder les ressources en eau.

Et le Maroc ? 

Selon un rapport du World Resources Institute (WRI), le Maroc connaîtra un niveau de stress hydrique extrêmement élevé d’ici 2040. En effet, le Maroc pourrait perdre plus de 80% de ses ressources actuelles en eau d’ici 25 ans. Une pénurie qui s’expliquerait par la prédominance de secteurs très gourmands en consommation d’eau tels que l’agriculture et l’industrie. Sans oublier la forte consommation des ménages marocains.

Il semblerait que le stress hydrique commencera à atteindre des niveaux critiques au Maroc dès 2020. D’où l’urgence pour le Maroc de déployer son “Plan National de l’Eau”. Document de référence pour répondre à la problématique de la pénurie d’eau via des mesures (telles que des systèmes de capture d’eau de pluie, traitement des eaux usées ou encore dessalement) et qui a pour finalité de venir en aide aux agriculteurs les plus menacés. Les zones bours (agriculture pluviale: cultures céréalières et de légumineuses de type traditionnelles) et le petit élevage sont les plus affectées par le déficit pluviométrique.

Le Maroc compte 148 barrages et près de 18 milliards de m3 d’eau. En 2010, l’eau retenue dans les barrages nationaux aura irrigué 550.000 hectares de terres agricoles et alimenté villes, villages et usines. Mais cette denrée est extrêmement volatile. Même si les pluies de l’année 2014-2015 ont été plus que satisfaisantes et ont permis de remplir à près de 80% la totalité des barrages du royaume, la saison de 2015-2016 a été catastrophique.

Le pays est passé de 2.500m3 d’eau disponibles par habitant par an en 1960 à moins de 500m3 aujourd’hui selon l’ONU. En dessous de 1.000m3, on considère qu’on est en situation de stress hydrique. Les prévisions de croissance en 2016 ont ainsi été revues à la baisse, en raison de l’aléa climatique. Cette situation a des répercussions sociales et poussent chaque année des ruraux à se diriger vers la ville.

Le Maroc a attendu les années 2011 avant de commencer à s’intéresser à l’écologie. Aujourd’hui, l’avenir de notre économie (avec l’agriculture, la pêche et le tourisme) se doit d’être vert. Pour rappel, le Maroc a signé une promesse d’engagement effectif en accueillant, à Marrakech, en novembre prochain, la COP22 et en voulant réduire de 13% à 30% ses émissions de GES d’ici 2030.

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