La fertilisation adaptée de la carotte au Maroc.
La carotte est l’un des légumes les plus consommés au Maroc. Mais ce légume suscite un énorme travail de sélection. Depuis la création du premier hybride de type nantais dans les années 70, la carotte s’est beaucoup améliorée par rapport aux anciennes variétés populaires. De réels et nets progrès ont été faits sur le plan de l’homogénéité, de la régularité et des résistances aux maladies, qui ont permis la mécanisation de la conduite, l’amélioration des rendements et l’extension des superficies. La carotte couvre au Maroc une superficie totale estimée entre 8.000 et 9.000 ha, répartie dans la région centre, région sud et le Gharb, Sidi Kassem et Fès. Mais quelle est la fertilisation adaptée à la carotte au Maroc ? Focus.
Sur le plan de la nutrition, il est conseillé de réaliser une analyse de sol afin de connaître les reliquats de la culture précédente (disponibilité en éléments fertilisants) et le pH du sol. En effet, ces analyses permettent d’ajuster les apports aux besoins réels de la culture en fonction des stades de croissance. Il faut également éviter tout apport de fumier de volaille ou de bovin, et privilégier un apport sur la culture qui précède la carotte. En effet, les mottes de fumier, si elles sont peu décomposées, forment des obstacles et provoquent la formation de racines fourchues.
Globalement il faut réaliser un plan de fumure en fonction du potentiel de la parcelle et des objectifs de rendement. Une bonne fertilisation consiste à assurer une régularité et un fractionnement des apports (surtout azote et potasse) pour éviter le stress par manque ou excès d’éléments minéraux. À titre d’exemple, dans le cas de l’azote, un excès se traduit par:
- Le développement excessif du feuillage au détriment des racines, surtout pour les variétés vigoureuses,
- Le développement de certaines maladies (cavity spot …),
- La sensibilité des racines à l’éclatement et à la casse,
- La réduction de la coloration.
Dans le cas du potassium, il faut choisir les bons fertilisants et procéder à des apports progressifs qui atteignent leur maximum en fin de cycle afin d’assurer une bonne qualité interne et favoriser une bonne coloration. Cependant, l’excès de potassium provoque le blocage du magnésium, or la carotte est très sensible à la carence en magnésium.
De même, afin d’éviter de provoquer un blocage de la croissance, le producteur doit maintenir un pH optimal (5,5 à 6,5), car plus acide ou plus basique, il peut provoquer un blocage de la croissance. La carence en Bore est fréquente dans les sols à pH élevé (>7). Pour remédier aux carences, il est conseillé d’intervenir par des pulvérisations foliaires en optant pour des fertilisants rapidement assimilables par la plante.
Par ailleurs, certains experts recommandent d’éviter les engrais chimiques contenant de l’ion CI. Enfin, l’apport d’acides humiques facilite le développement racinaire et retient les éléments nutritifs à proximité des racines.