Le 5 décembre, nous célébrons la journée mondiale des sols.
Depuis 2013, chaque 5 décembre, nous célébrons la journée mondiale des sols qui sera axée cette année autour du thème « Prendre soin de la planète commence à partir du sol ».
Amphitryon de toute l’humanité, les sols pourraient être à bien des égards porteurs de notre salut, car en plus de garantir notre sécurité alimentaire, ils accueillent l’un des écosystèmes les plus complexes de la nature, un biote capable de réguler les émissions de gaz à effet de serre.
Toutefois, les ressources en sols sont confrontées à d’innombrables formes de dégradations liées, notamment, à une urbanisation galopante, à la déforestation, au surpâturage et aux changements climatiques, à tel point que l’équilibre écologique de la planète se retrouve menacé.
Consciente de la précarité de la situation, l’ONU a proclamé en 2013, lors de la 68ème session de son Assemblée générale, le 5 décembre Journée mondiale des sols. Cette année, elle est célébrée sur le thème « Prendre soin de la planète commence à partir du sol ».
Au Maroc, les sols sont soumis à une variabilité climatique forte. La dégradation est exacerbée par les activités anthropiques qui engendrent des phénomènes inquiétants comme l’érosion, le lessivage et la salinisation. Compte tenu de l’ampleur de cette dégradation, le Royaume a préparé un cadre juridique pour réglementer cette partie de la terre qui requiert une exploitation rationnelle.
Dans cet arsenal juridique, l’on trouve le Dahir n° 1-69-170 du 25 juillet 1969 relatif à la défense et la restauration des sols, la loi n°12-90 relative à l’urbanisme qui protège les terres agricoles et forêts contre des usages abusifs ainsi que la loi n°11-03 qui entend protéger le sol, le sous-sol et les richesses qu’ils contiennent.
Les efforts ne s’arrêtent pas là puisque le gouvernement s’attelle à l’élaboration d’un projet de loi relatif à la protection environnementale des sols, comme c’est le cas pour l’eau et l’air. Ce texte permettra de renforcer le cadre juridique de protection et, à fortiori, de se conformer aux exigences découlant des conventions internationales en la matière.
Cette mobilisation apodictique s’impose de fait lorsque l’on sait que l’état de santé des sols pèse de façon manifeste sur celui des hommes dans la mesure qu’ils fournissent, directement ou indirectement, près de 95% de notre alimentation.
« L’anémie du sol entraîne l’anémie humaine« , résume le généticien et agronome indien, Monkombu Swaminathan, titulaire du prix mondial de l’alimentation. Il explique à cet égard que les carences en micronutriments du sol provoquent la malnutrition et des carences en micronutriments des personnes, car les produits agricoles cultivés sur ces sols ont tendance à manquer des éléments nutritifs nécessaires pour combattre les carences nutritionnelles invisibles.
L’agriculture, à la fois victime et coupable des changements climatiques, essaie désormais de s’imposer comme une solution au réchauffement climatique via une meilleure utilisation des sols et des terres agricoles. La plantation de plus de légumineuses, comme le préconisait la Journée mondiale en 2016, apparaît une panacée qui pourrait sauver la terre. Car, expliquent les spécialistes, ce genre de cultures possèdent la double vertu de capter l’azote de l’air qui est un fertilisant naturel et de le relâcher dans la terre pour la culture suivante.
Mais au-delà même des enjeux de sécurité alimentaire, la terre peut avoir une vocation salutaire face à l’une des problématiques majeures de notre époque grâce au carbone organique qu’ils renferment. En effet, les sols sains constituent le plus grand réservoir de carbone sur terre.
L’intégration de la protection des sols pour la première fois dans les Objectifs de développement durable (ODD), après l’Année internationale des sols célébrée en 2015, pose les bases solides d’une action tous azimuts en leur faveur. Il nous appartient donc de maintenir la dynamique au-delà de cette Journée, puisque nos sols ont besoin de nous au moins autant que nous avons besoin d’eux.