La culture de la betterave sucrière et de la canne à sucre nécessite entre 600 et 1 000 mm d’eau par an.
La consommation de sucre au Maroc continue d’augmenter, mais la croissance de l’industrie sucrière est à l’arrêt, ce qui rend le pays dépendant des importations. Le gouvernement a mis en place une grille tarifaire plus avantageuse pour les plantes sucrières afin d’inverser cette tendance, mais cela peut ne pas suffire à améliorer les performances du secteur, qui souffre d’une pénurie d’eau. Les professionnels de l’industrie sucrière espèrent que cette mesure contribuera à stabiliser les performances du secteur, qui fournit 10 millions de journées de travail par an.
Le gouvernement a décidé d’augmenter les prix de vente de la betterave sucrière de 80 DH/t (550 DH/tonne) et de la canne à sucre de 70 DH/t, dans le but d’encourager une augmentation de la surface cultivée et une baisse des importations de sucre. Actuellement, la consommation nationale de sucre est estimée à plus d’un million de tonnes par an et augmente de 1,8 %. Cependant, la production locale ne couvre que 49 % de la consommation, ce qui a conduit le pays à dépendre des importations de sucre. Les superficies cultivées stagnent aux alentours de 60 000 hectares, alors qu’elles avaient atteint 70 000 hectares au milieu des années 2000.
Les prix des intrants agricoles ont également augmenté de 10 % à 18 %, ce qui affecte les producteurs de plantes sucrières. Bien que l’augmentation des prix de vente puisse atténuer l’impact de l’augmentation des tarifs des intrants sur les finances des agriculteurs, cela ne résoudra pas la pénurie d’eau dans l’industrie sucrière, indique un article de Médias24.
La culture de la betterave sucrière et de la canne à sucre nécessite beaucoup d’eau, entre 600 et 1 000 mm par an. Ces plantes sont cultivées dans des périmètres irrigués, principalement dans les régions de Gharb, Loukkos, Tadla, Casablanca, Moulouya et Doukkala. Le périmètre de Doukkala est le plus grand producteur de betterave sucrière (21 500 ha), mais les réserves d’eau dans la région ont diminué à la suite de la sécheresse. Le taux de remplissage du barrage d’Al Massira, principale source d’eau pour la région, est seulement de 5,1 % actuellement. Les réserves d’eau sont réservées à l’alimentation en eau potable tant que le niveau reste aussi bas.
D’après la même source, si la pénurie d’eau persiste, environ 1 500 hectares de betteraves risquent de dépérir avant la récolte. La production de plantes sucrières reste donc dépendante des ressources en eau et des précipitations, ce qui est une préoccupation pour l’ensemble du secteur agricole.