France : Appel à la mobilisation pour lutter contre l’effondrement de la biodiversité.
Le ministre français de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a lancé un appel à la mobilisation de tous, notamment des acteurs économiques, pour lutter contre l’effondrement de la biodiversité, soulignant la nécessité pour son pays de « rentrer dans une démarche de réparation de la nature » qui « a besoin qu’on lui déclare la paix ».
« Il faut voir grand, ce n’est pas une question d’ambition, c’est une question de survie », a affirmé le ministre en lançant vendredi à Marseille (sud-est de la France) une concertation qui doit déboucher sur des mesures en faveur de la biodiversité début juillet.
« Ce que l’on donne à la nature elle vous le rend mille fois », a insisté Hulot en déplorant que l’homme soit devenu « une arme de destruction massive » contre la nature.
« La société française doit maintenant être une société qui prend soin de la nature », a ajouté Hulot pour qui « l’heure de vérité » a sonné.
« Maintenant il faut passer des mots aux actes », il faut « que nous soyons capables dans notre pays à l’horizon 2030 de ne plus contribuer à détruire la nature, mais de devenir des réparateurs de vivant », a-t-il poursuivi.
Le ministre français a mis l’accent, à cet égard, sur l’impératif de « redonner sa place à la nature » en France, en favorisant le retour de la nature dans la ville, « dans un monde où le virtuel s’est substitué au réel ».
Il a également émis l’espoir que l’objectif « zéro artificialisation nette des sols » soit atteint et ce, en mettant un terme « rapidement à la consommation insoutenable des terres agricoles ».
Hulot a formé aussi le vœu de réconcilier économie et écologie, un « changement de logique » que le président Emmanuel Macron souhaiterait selon lui voir entrer en vigueur avant 2023.
La France doit aussi « protéger les espaces et les espèces » en créant « de nouvelles aires et réserves naturelles, ou en les agrandissant le plus possible », a-t-il affirmé.
Dans son rapport 2017, l’Observatoire national de la biodiversité a estimé que l’artificialisation des sols avait détruit en France métropolitaine 67.000 hectares chaque année en moyenne entre 2006 et 2014.
Le rapport a noté également une « évolution inquiétante des espèces et un état mitigé des milieux naturels », tout en confirmant la « richesse exceptionnelle » du patrimoine français avec 16.773 espèces endémiques.
Outre les citoyens, le détail du plan que Hulot compte présenter sur ces sujets en juillet fera l’objet d’une concertation avec les associations et les scientifiques.