La « Fourmi de Feu » menace les pays du pourtour méditerranéen : 88 nids repérés près de Syracuse, en Sicile (Italie), la France en alerte.
Un nouvel envahisseur biologique fait des ravages aux États-Unis, en Chine, en Australie, et désormais, il frappe aux portes de l’Europe mais aussi de l’Afrique. Pas de répit pour cette espèce exotique redoutable, qui porte les surnoms sinistres de « fourmi de feu » ou « fourmi électrique » en raison de son venin, l’un des plus urticants au monde.
Les inquiétudes montent alors que 88 nids de ces créatures ont été identifiés à proximité de la ville de Syracuse, en Sicile, marquant la première intrusion de cette espèce en Europe.
Parmi les cinq espèces les plus invasives au monde
La Solenopsis Invicta, son nom scientifique, est classée parmi les cinq espèces les plus invasives au monde. Pour Philippe Grandcolas, directeur adjoint de l’Institut d’Écologie et d’Environnement du CNRS, et interviewé par France3, cette fourmi est une véritable menace pour la biodiversité puisqu’ elle fait littéralement fuir les vertébrés dans les milieux où elle se trouve, ce qui rend ces milieux quasiment infréquentables, y compris pour les humains.
La fourmi de feu est un prédateur agressif, et ses colonies peuvent atteindre des centaines de milliers d’individus. Aux États-Unis, elle cause des dégâts estimés à 6 milliards de dollars par an dans le secteur agricole, et elle ne se contente pas de s’attaquer aux cultures. Elle détruit également des équipements et peut infester des voitures ou même des ordinateurs !
Le 11 septembre dernier, la revue scientifique américaine Current Biology a révélé la présence de 88 nids sur la côte est de la Sicile, près de Syracuse, marquant ainsi la première incursion de cette espèce en Europe. Les chercheurs espagnols et italiens à l’origine de cette découverte avertissent que cette espèce pourrait se propager rapidement dans tout le continent européen.
Du côté français, on l’assure, la probabilité qu’elle arrive dans l’hexagone est certaine précis la même source. Bien que l’on ne sache pas encore comment cette fourmi de feu a atterri en Méditerranée, les scientifiques soupçonnent les bateaux de fret qui accostent quotidiennement au port d’Augusta, à proximité des nids découverts. Les prochaines cibles potentielles pourraient être les villes côtières méditerranéennes dotées de ports de commerce actifs.
Le seul moyen d’éviter les terribles conséquences d’une prolifération est l’éradication, mais cela nécessitera des fonds pour une intervention d’urgence préviennent les experts, mais l’urgence est là et sans réaction ce pourrait être trop tard.