La filière laitière au centre des travaux de l’Assemblée générale de la COMADER.
La Confédération Marocaine de l’Agriculture et du Développement rural (COMADER) a indiqué lundi avoir tenu, récemment, son Assemblée générale ordinaire au cours de laquelle les intervenants ont rappelé le contexte et le caractère spécifiques du secteur laitier national.
Après avoir passé en revue les différents points inscrits à l’ordre du jour, les participants ont souligné le bilan « très positif » des réalisations de la COMADER, particulièrement en matière de restructuration des filières, de l’appui aux agriculteurs et de la défense de leurs intérêts- rôle qui, selon les membres de la COMADER présents, « devra encore être renforcé dans l’avenir », a relevé la Fédération dans un communiqué.
En marge de cette assemblée, la Comader a examiné l’incidence sur les agriculteurs producteurs de lait du boycott par les consommateurs marocains des produits de certains groupes depuis le 20 avril 2018, a fait savoir le communiqué.
En effet, les différentes étapes de structuration du secteur dans le cadre du Plan Maroc vert ont été présentées, a relevé la Comader, notant que cette restructuration a permis l’augmentation de la production nationale et l’amélioration de la qualité du lait.
«Ce projet aborde l’amélioration de la sécurité alimentaire du Maroc de manière globale. Il a permis de tendre vers l’autosuffisance laitière. Grâce à ces efforts, la filière laitière a subi une restructuration et une mise à niveau très bénéfique pour l’ensemble de ses opérateurs», a souligné la même source.
Les intervenants ont souligné que les petits éleveurs, avec l’appui de l’état, ont investi dans l’élevage bovin dans l’espoir d’améliorer leur niveau de vie et d’assurer l’avenir de leurs enfants. Ils ont surmonté avec difficulté l’augmentation permanente des coûts de production, notamment durant les années difficiles caractérisées par une flambée du coût des fourrages et des ressources hydriques de plus en plus limitées.
«Aujourd’hui, ces derniers subissent des conséquences économiques et sociales désastreuses puisque leur production laitière n’est tout simplement pas totalement achetée par le groupe laitier visé par le boycott», a-t-on relevé.
En effet, il s’agit de plus de 200.000 éleveurs de vaches laitières, dont 95% possèdent moins de 10 bêtes, qui sont menacés de voir leur activité ne plus leur procurer de quoi survivre, voire être dans l’obligation de vendre leur cheptel à bas prix, a souligné la Comader, ajoutant que les familles rurales concernées se trouveraient obligées de trouver de nouveaux moyens de subsistance dans des conditions précaires et très brutales.
A la lumière de ce constat, les discussions se sont focalisées sur la nécessité de trouver des solutions qui protègent les petits éleveurs ayant accumulé au fil du temps un savoir-faire et une expertise de haut niveau leur permettant l’approvisionnement du marché marocain par une production d’environ 2,55 milliards de litres de lait de qualité, a soulevé la Fédération, soulignant la nécessité de protéger les 450 mille emplois directs et indirects créés par cette filière, et ce pour le développement et la stabilisation du monde rural, ainsi que la lutte contre l’exode rural.
Par ailleurs, les intervenants ont lancé une alerte vive sur les risques de régression rapide et durable menaçant les progrès réalisés dans ce secteur, appelant à l’union des efforts des différentes parties prenantes afin de faire face aux conséquences de manière responsable, a souligné le communiqué.
De même, les participants ont exprimé leur soutien total aux éleveurs de la filière laitière «véritable gisement d’emploi», et ont émis leur espoir de voir la situation revenir à la normale afin de permettre à cette catégorie de citoyens de poursuivre leurs activités de manière sereine et ainsi continuer les efforts des dernières années afin d’améliorer leurs conditions de vie, a conclu le communiqué.