Repli du marché mondial des céréales.
Quelles en sont les causes ?
Aujourd’hui, les marchés des céréales sont calmes et peu actifs à l’échelle mondiale. L’année se termine dans un climat triste, influencé par la concurrence internationale et les stocks énormes en céréales. Selon les experts internationaux, cette crise est de passage et il faut surveiller la météo désormais pour éviter les surprises.
L’année 2015 était exceptionnelle au niveau climat (chaleur et faibles précipitations). Le réchauffement du pacifique a fait que cet automne soit des plus chauds, à cause d’un phénomène appelé « El Niño » dont les conséquences sont multiples et variées à l’échelle mondiale.
« En Inde (…) la production de blé
est en retard d’au moins de 15% »
Les changement climatiques et céréaliculture, le tour du monde…
En Amérique du Sud, les pluies ont été abondantes et ont causé plusieurs maladies de céréales au Brésil où les prévisions de récolte étaient de 100 millions de tonnes. Dans l’Hémisphère Nord, où les neiges étaient en abondance. Cette année on remarque une très faible couverture neigeuse notamment aux USA, l’Europe de l’Ouest, la Russie et l’Ukraine où les températures deviennent trop basses (jusqu’à -20 degrés C) en l’absence de la neige, ce qui empêche le développement des céréales.
En Inde, deuxième producteur mondial de blé, le climat est très sec cette année avec des températures trop élevées. La production de blé est en retard d’au moins 15%.
Le marché mondial est en crise parce qu’il n’a pas pris en compte le facteur climat dans son schéma, et la campagne prochaine connaîtra l’intégration d’une prime sur les risques climatiques qui aidera les producteurs à soutenir les prix de l’ancienne récolte.
« Au Maroc,
l’état lance un Plan d’urgence! »
Au Maroc, la situation est d’autant plus grave que l’Etat lance un Plan d’urgence.
Au Maroc, les pluies se font rares et la canicule s’accentue. La situation agricole s’aggrave de plus en plus. En conséquence, la saison agricole 2016 s’annonce des plus difficiles. Au Ministère de l’Agriculture, plusieurs réunions et workshops ont eu lieu avant de déléguer un comité de suivi pour superviser de plus près l’évolution de la situation agricole, en cette période de faible pluviométrie. Le département de l’Agriculture précise que plusieurs scénarios ont été étudiés pour commencer à gérer les besoins les plus pressants des agriculteurs. Un plan d’urgence sera vite lancé dans les jours qui suivent dans le grand espoir d’atténuer les effets du retard des pluies.
« Des mesures urgentes doivent être prises
pour atténuer les effets du manque de pluies »
A noter que la collecte cumulée des céréales, constituées à presque 99,3 % par le blé tendre, a atteint 12,3 millions de quintaux (Mqx) à fin août 2015, annonce l’Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses (ONICL). Ainsi, les stocks des céréales, détenus par les opérateurs déclarés à l’ONICL et ceux au niveau des silos portuaires, ont atteint 20,6 Mqx à fin août 2015, dont 17,8 Mqx de blé tendre. Ainsi, les prévisions du Ministère de l’Agriculture, qui s’attend à une collecte de 70 Mqx cette année (contre 115 Mqx la saison écoulée), sont loin d’être atteints. Et cela est principalement dû au retard des pluies que connait le pays cette année.
Désormais, les aléas climatiques doivent être pris en considération. La campagne actuelle est sans précédent en matière de sécheresse. Des mesures urgentes doivent être prises pour atténuer les effets du manque de pluies et venir en aide aux agriculteurs. Il est nécessaire aujourd’hui de mettre en place des systèmes d’assurance agricole face aux aléas climatiques et continuer dans la politique des barrages pour assurer aux agriculteurs un disponible en eau d’irrigation.