La « crise des visas » continue de constituer un sérieux obstacle pour les citoyens marocains souhaitant voyager en Europe.
Il y a quelques mois à peine, les transporteurs intercontinentaux se plaignaient de la difficulté d’obtenir des visas pour les chauffeurs routiers, ce qui entravait les exportations agricoles. Aujourd’hui, la crise prend une autre forme alors que les cadres marocains sont incapables d’obtenir un rendez-vous pour soumettre leur demande de visa nous apprend Freshplaza.
Selon plusieurs médias, des intermédiaires illégaux ont fait surface en ligne, opérant les services consulaires 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ils réservent et revendent des rendez-vous à des prix exorbitants sur le marché noir. Ces intermédiaires profitent d’une pénurie existante de rendez-vous, exacerbée pendant la période estivale par l’afflux de touristes et d’étudiants cherchant à obtenir des visas. Ils exploitent également un contexte diplomatique tendu entre le Maroc et la France.
La difficulté, voire l’impossibilité, de prendre rendez-vous pour obtenir le précieux visa empêche les professionnels marocains de participer à des événements commerciaux B2B et de réseautage, notamment des expositions agricoles majeures telles que la prochaine édition de Fruit Attraction qui se tiendra à Madrid au début d’octobre.
Plusieurs exportateurs marocains ont fait part de leur consternation à FreshPlaza. Un exportateur de produits frais basé dans le nord du Maroc a déclaré : « Cette année, nous ne pouvons pas participer à Fruit Attraction à Madrid en raison de l’externalisation chaotique des services consulaires. Obtenir un rendez-vous pour demander un visa est quasiment impossible. Nous avons tout simplement renoncé à participer à l’événement, ce qui est très pénalisant étant donné que la plupart de nos affaires se font avec des clients européens. »
Un autre exportateur de produits frais, basé dans le centre du Maroc, témoigne toujours à la même source : « Mon visa a expiré juste avant la période estivale. Pour la première fois depuis le début de mon activité, je vais rater Fruit Attraction, et c’est également le cas pour de nombreux autres exportateurs dont les visas ont expiré. Les exposants bénéficient de procédures spéciales via les organisateurs ou les chambres de commerce, mais ce n’est pas le cas pour tous les visiteurs de l’exposition. J’ai choisi de ne pas céder au chantage des intermédiaires illégaux et de ne pas solliciter d’interventions qui ne devraient pas être nécessaires pour un service aussi basique. »