Hausse de la consommation des produits agricoles au Maroc.
L’Enquête Nationale sur la Consommation et les Dépenses des Ménages indique de belles avancées en ce qui concerne la consommation des ménages en produits agricoles et l’intégration du secteur agricole dans la production nationale.
La part de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans les dépenses des ménages
La consommation finale des ménages représente 58% du PIB. Elle a enregistré une croissance moyenne, entre 2000 et 2015, d’environ 5% en termes de volume. Selon l’Enquête Nationale sur la Consommation et les Dépenses des Ménages, cette progression a été favorisée par la consolidation du pouvoir d’achat des ménages, et notamment l’augmentation des revenus agricoles des familles d’exploitants. En effet, leur pouvoir d’achat est passé de 1,4% sur la période 2000 à 2007 à 6,3% sur la période 2008 à 2015, soit une croissance annuelle moyenne de 4%.
Une grande partie du budget des marocains est dédiée à l’alimentation. Même si les données de l’Enquête Nationale sur la Consommation et les Dépenses des Ménages montrent que la structure de la dépense des foyers marocains a connu des changements significatifs entre 2007 et 2014, l’alimentation reste une dépense majeure. Les dépenses alimentaires totalisent 37,0% contre 40,6% auparavant.
Le poids des produits agricoles est de plus de 14% du budget total des familles au Maroc. Ce chiffre a progressé de 4,7% par an en moyenne entre 2008 et 2015. D’une manière globale, les marocains consacrent 28% de leur budget aux produits de « l’industrie alimentaire et tabac » avec une augmentation de 3,2% sur la période cité ci-dessus.
Sur le plan de l’emploi et de l’activité, l’agriculture représente environ 42% de la population active occupée et 14% de la valeur ajoutée totale contre 1,4% et 5,6%, dans un ordre respectif, pour l’agroalimentaire.
En ce qui concerne l’exportation, le taux a dépassé les 12,4% pour les industries agroalimentaires contre seulement 7,6% pour les activités agricoles. Ces taux restent faibles par rapport aux autres branches manufacturières. Sur le plan de leur dépendance aux importations, l’agriculture et l’industrie agroalimentaire affichent un taux de pénétration autour de 14% en moyenne entre 2007 et 2014.
Le secteur de l’agriculture dans le tissu productif national
La branche de l’agriculture présente une configuration distincte puisqu’elle a des liens forts en aval et faibles en amont. Elle se place, parmi l’ensemble des filières de production, en 5e position en ce qui concerne l’aval et au 10e rang en amont. Ces dernières années, le secteur agricole a connu des mutations significatives notamment à partir de l’année 2010, période à laquelle la branche a affiché une amélioration de l’indice de diffusion en aval. Ce dernier a gagné 0,15 point, passant de 0,995 en 2010 à 1,144 en 2014.
L’augmentation des liens en aval démontre une intensification de son intégration dans le système de production national. Plus la production agricole augmente, plus elle génère une offre additionnelle de produits à destination des autres branches qui les exploitent comme des inputs. Les liens en amont se sont aussi intensifiés en passant de 0,89 en 2011 à 1,02 en 2014. Cet indicateur montre que la branche agricole utilise beaucoup de produits intermédiaires issues des autres branches d’activité.