Les céréales au Maroc: un bilan positif avec une hausse de 35% de la production moyenne.
Céréales: la dernière note stratégique n°106 du ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime avance les détails de l’évolution de la filière céréalière au Maroc au fil des années.
Dans sa note stratégique rendue publique le 22 mars 2016, le ministère de l’Agriculture fait le point sur la céréaliculture, une des filières stratégiques pour le secteur agricole au Maroc.
L’importance socio- économique de la filière céréalière, concentrée essentiellement sur les cultures du blé tendre, de l’orge et du blé dur, n’est plus à démontrer. Durant la période 2009-2015, une superficie moyenne de 5 millions d’hectares lui a été consacrée générant une production moyenne de 79 millions de quintaux par an.
A l’horizon 2020, il est prévu de réaliser une production moyenne annuelle de 88 millions de quintaux sur une superficie de 5,1 millions d’hectares. Le chiffre d’affaires généré devrait dépasser les 20 milliards de dirhams.
Augmentation de la superficie du blé tendre et repli de celle du blé dur
Rappelons que la superficie moyenne emblavée par le blé dur, le blé tendre et l’orge a varié entre 4,5 et 5,3 millions d’hectares sur la période 2000 et 2015. L’assolement national des trois céréales a légèrement changé au profit du blé tendre. Sa superficie a connu une hausse de 222 000 hectares au moment où celles du blé dur et de l’orge ont baissé respectivement de 189 000 hectares et 66 000 hectares.
Les céréales sont cultivées dans les zones bour à hauteur de 90%. Cependant, la superficie irriguée réservée aux céréales a subi une baisse de 53 000 ha (-11%), passant de 469 000 ha (moyenne de 2000-2007) à 416.000 ha (moyenne de 2008-2015).
Entre les périodes 2000-2007 et 2008 et 2015, le rendement moyen du blé dur est passé de 13 Qx/ha à 17,7 Qx/ha. Pour ce qui est du blé tendre, le rendement moyen est passé de 14,3 à 19,2 Qx/ha tandis que le rendement de l’orge est passée de 8,2 Qx/ha à 12,7 Qx/ha.
Hausse de 35% de la production moyenne
Entre (2000-2007) et (2008-2015), la production moyenne des céréales est passée de 58,4 millions de Qx à 80 millions Qx soit une progression de 35%. Pourtant, la superficie cultivée est restée la même.
La hausse la plus importante est constatée au niveau du blé tendre (12 MQx), suivi de l’orge (6 MQx), et du blé dur (4 MQx).
Settat, Taounate, Khémisset et Safi, provinces à vocation céréalière, ont vu leur part renforcée dans la production des céréales entre les deux périodes 2000-2007 et 2008-2015. La part de Beni Mellal, El Jadida, El Kalaa, Sidi Kacem, Sidi Benour et Fès n’a pas évolué. A elles seules, ces 10 provinces ont représenté plus de la moitié de la production céréalière après 2008, contre 41% entre 2000 et 2007.
Notons que les parts globales de ces provinces ont dépassé les 51% après 2008, témoignant, selon le département de l’agriculture, d’une spécialisation spatiale réussie pensée autour des plans agricoles régionaux.
Importations de plus en plus en hausse
Depuis toujours, les importations de céréales au Maroc évoluent selon l’importance de la production nationale et de la demande intérieure. C’est ainsi que, durant la période 2000-2007, les quantités moyennes importées se situaient autour de 34 millions de quintaux réparties entre 22,4 millions de quintaux de blé tendre, 6,4 millions de quintaux de blé dur et 5,2 millions de quintaux d’orge. Par contre, depuis 2008, une légère augmentation a été observée avec des importations moyennes de 43 millions de quintaux. Ces hausses observées sont tirées essentiellement par les importations additionnelles de blé tendre qui ont atteint près de 30 millions de quintaux.
En 2014, la consommation annuelle des trois principales céréales au Maroc a atteint près de 173 kg/habitant, contre environ 152 kg/an/habitant comme moyenne mondiale. Le blé tendre représente, à lui seul, 64% de la consommation totale et la part de blé dur avoisine 29%. La consommation humaine de l’orge devenue de plus en plus marginale et en particulier en milieu urbain, est estimée en 2014 à 11kg/ habitat par an.
Organisation de la filière
A l’amont de la filière céréalière les producteurs sont organisés sous forme d’associations régionales de producteurs de céréales ou dans les coopératives agricoles marocaines (CAM) implantées dans les zones céréalières.
Ces dernières se sont organisées au niveau national en Union nationale (UNCAM), une structure qui les représente auprès des pouvoirs publics et participe aux appels d’offres pour l’importation des céréales.
Pour ce qui est de la partie agro-industrielle, toutes les minoteries sont affiliées à des associations régionales faisant partie de la Fédération nationale de la minoterie (FNM). Ces associations sont actives dans les différentes zones de production. Aussi, à partir de 2010, la chaîne de valeur de la filière céréalière s’est constituée en Fédération interprofessionnelle des activités céréalières (FIAC). Cette structure englobe toutes les composantes de la filière, en amont et en aval.