Caroubier : le Maroc vise une augmentation de 5 100 ha/an dans les domaines privés et forestiers.
Au Maroc, l’exploitation économique du caroubier est limitée par le manque de structuration et l’organisation du secteur. Aujourd’hui, le Royaume possède une stratégie pour développer cette espèce résistante aux conditions climatiques difficiles. Le but est d’atteindre, dans les domaines privés, 100 000 hectares de caroubier d’ici 2030.
Le gouvernement marocain, via l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), a lancé une stratégie pour renforcer la résilience des forêts face au changement climatique, en valorisant les espèces résistantes à la sécheresse comme le caroubier, rapporte Média24. Cette stratégie s’inscrit dans celle plus globale de l’agriculture durable qui vise à limiter l’expansion des cultures consommatrices d’eau. Actuellement, le programme « Forêt du Maroc 2020-2030 » vise à augmenter la superficie de caroubier dans les domaines privés et forestiers de 5 100 ha par an, en distribuant gratuitement 250 000 caroubiers supplémentaires aux domaines privés et en augmentant de 5 100 ha/an la superficie de caroubier dans les domaines forestiers d’ici 2030, selon la déclaration à Média24 de Jamal Eddine Ouchkif, directeur de l’économie forestière, du partenariat et de l’animation à l’ANEF.
Le caroubier est un arbre résistant aux conditions climatiques difficiles. Selon l’ANEF, il y a actuellement 68 000 ha de caroubiers dans les domaines forestiers gérés par l’agence et 12 000 ha dans les domaines privés, principalement présents dans la région de Béni Mellal-Khénifra. À présent, le Maroc est le second plus grand producteur de caroube au monde, après l’Italie, avec une production annuelle moyenne de 60 000 T, la plupart de laquelle est exportée vers l’Europe (Espagne et Italie).
D’après la même source, le caroubier est une essence rentable au Maroc mais son exploitation est freinée par l’absence de structures organisées pour les coopératives forestières. Il existe ainsi deux méthodes d’exploitation : les ventes aux enchères publiques et l’exploitation via des coopératives forestières formées par les ayants droit. Les ventes aux enchères permettent aux exploitants agréés par l’ANEF d’acheter des lots de caroubiers et de commercialiser les gousses de caroube. Les coopératives quant à elles, bénéficient des droits d’exploitation de caroubier en payant 30% du prix d’achat en services pour la forêt et encaissant les 70% restants. Parallèlement, les coopératives forestières ont un impact positif sur les zones économiquement marginales en créant des emplois, mais il existe des lacunes en termes de compétences en gestion, selon M. Ouchkif. Pour remédier à cela, l’agence prévoit de les soutenir en leur offrant des formations techniques. Enfin, les coopératives forestières présentent des défis spécifiques par rapport aux coopératives agricoles, notamment en ce qui concerne la répartition des richesses. Pour résoudre ces problèmes, M. Ouchkif estime qu’il est important de diversifier les activités des coopératives forestières pour qu’elles deviennent des partenaires privilégiés de l’ANEF pour la gestion durable des forêts.