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Ble dur - ph : DR

Blé : Le Maroc est un modèle en Afrique grâce à sa diversification d’approvisionnement

Grâce à la diversification de ses fournisseurs, le Maroc gère mieux les effets du conflit russo-ukrainien, contrairement à d’autres pays africains.

L’association marocaine, Policy Center for the New South (PCNS), cite le Maroc, l’Algérie et le Nigeria comme des modèles en Afrique, pour leurs méthodes de diversification de fournisseurs en blé, contrairement à 16 autres pays du continent qui importent la majorité de leur blé, soit plus de 56 %, de la Russie et de l’Ukraine, pendant qu’un conflit oppose ces deux pays.

La guerre chez le grenier de la mer Noire, l’Ukraine, impacte aussi bien le commerce international du blé que le continent africain, surtout pour les pays qui importent la plupart de leurs blés à partir de la Russie et de l’Ukraine.

Henri-Louis Vedie, Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS) cité par Yabiladi, dans un aperçu politique qui a pour titre «Les conséquences de l’invasion de l’Ukraine, par la Russie, pour l’approvisionnement de l’Afrique en blé», a passé en revue cette problématique et énumère les pays africains qui achètent la plupart de leurs blés en Russie et en Ukraine, et ceux qui souffriront des effets de ce conflit.

En effet, il s’agit de 374 millions d’habitants, soit 16 pays en tout du continent africain, représentant environ 40 % de la population africaine, qui consomment à 56 % le blé de la Russie et de l’Ukraine. Une statistique importante, déclare-t-il, et qui fait de l’Erythrée l’unique pays en Afrique qui affiche une dépendance totale au blé russe et ukrainien (60 % de son blé vient de la Russie, et les 40 % de l’Ukraine). 90 % du blé russe et Ukrainien, c’est le taux de dépendance de la Somalie et des Seychelles, pendant que le continent enregistre encore cinq autres pays, qui dépendent à plus de 70 % de ce blé.

En outre, pour le reste des pays africains, c’est une dépendance à moins de 50 % du blé russe et ukrainien. Dans cette catégorie d’importateurs de blé en Afrique, indique Henri-Louis Vedie, l’Egypte est en première place. Ensuite vient l’Algérie, deuxième, la troisième place est occupée par le Maroc, et le Nigéria, quatrième. Ces trois derniers pays n’achètent pas moins de 17 Ms de tonnes de blé, tout en sachant que la plupart de leurs blés n’est pas d’origine russe ou ukrainienne, ajoute-t-il.

Selon cette enquête, l’Algérie a importé pour la campagne dernière environ 7,7 millions de tonnes, précisant que ce deuxième importateur de blé en Afrique en produit localement 3,6 millions de tonnes. Les Européens, en particulier la France et l’Allemagne ont été les principaux fournisseurs de l’Algérie l’année passée. Mais cette année, les algériens se sont détournés des exportateurs occidentaux au profit de la Russie. Par contre, selon M. Vedie, l’incertitude de l’avenir dûe à la guerre russo-ukrainienne risque d’entraver cette nouvelle collaboration.

L’étude montre que le Maroc, qui occupe la troisième place des importateurs de blé en Afrique, produit, en fonction des conditions de son climat, des quantités irrégulières. Par exemple, le climat favorable de l’année dernière a permis au Royaume d’importer moins de 5 millions de tonnes, soit une réduction de 700 000 tonnes, indique la même source. Cette enquête met en lumière les diverses possibilités qu’a le Maroc pour importer le blé. Il en importe de la Russie (11 %), de l’Ukraine (25 %), de la France (40 %) et du Canada, pour presque la totalité du blé dur.

“Le climat favorable de l’année 2021 a permis au Royaume d’importer moins de 5 millions de tonnes, soit une réduction de 700 000 tonnes.”

Pour finir, l’étude précise que le quatrième importateur de blé en Afrique, le Nigéria, le plus peuplé des pays africains, a connu une augmentation régulière de ses importations ces dernières années, en franchissant la barre des 5 millions de tonnes, et prévoyant atteindre pour la prochaine campagne les 5 500 000 tonnes. Les fournisseurs du Nigéria sont aussi variés que ceux du Maroc. Il s’agit, pour les 5 500 000 tonnes importés, de l’Union Européenne (1 million de tonnes), du Canada ( 700 000 tonnes), de la Russie (800 000 tonnes) et des Etats-Unis d’Amérique (600 000 tonnes).

Les faiblesses d’une économie se manifestent généralement quand il y a des crises, qui en accroissent les conséquences, selon M. Vedie. Et la dépendance du blé russe et ukrainien en est un cas d’espèce, au vu de la situation actuelle. Au contraire, ajoute-t-il, comme le montrent l’Algérie, le Maroc et le Nigeria, il faut mettre l’accent sur la diversification de l’approvisionnement. Cependant, la guerre entre la Russie et l’Ukraine va affecter environ 700 millions d’habitants, à cause de leur dépendance au blé russe et ukrainien pour leur consommation.

En ce sens, l’étude propose de « maintenir sa souveraineté alimentaire » par l’agriculture, en privilégiant les cultures d’autoconsommation comme le blé, et de « diversifier ses fournisseurs », à l’image du Nigéria et du Maroc.

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