Pourquoi le label «Lait Halal» au Maroc, un pays où tout est « Halal »?
M. Abderrahim Taïbi, directeur de l’Institut marocain de normalisation (Imanor), annonce lors d’une rencontre organisée, mardi à Casablanca, par la Chambre de commerce britannique au Maroc «BritCham», que le label «Lait Halal» ne devrait pas tarder à faire son apparition au Maroc.
Le marché mondial du Halal est estimé à plus de 2.300 milliards de dollars actuellement pour 1,3 milliard de consommateurs, contre 450 milliards en 2014. Ce chiffre devrait passer à 3.000 milliards d’ici 2020. Soit une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 4%.
La certification Halal est de plus en plus demandée par les entreprises marocaines. En cinq ans, 110 entreprises ont décroché cette certification, ce qui leur a permis d’exporter leurs produits dans les pays où ce label est recherché. «Ce nombre devrait facilement atteindre 200 à 300 l’année prochaine», a déclaré Abderrahim Taïbi.
M. Taïbi annonce que l’institut travaille actuellement sur deux nouvelles certifications. La première concerne les distributeurs et logisticiens qui veulent obtenir le label Halal. «La seconde, elle, s’adresse aux entreprises dont les produits finis sont composés de plusieurs marchandises de différentes origines», a-t-il expliqué. Il ajouté que le label «Lait Halal» ne devrait pas tarder à voir le jour également.
Quoique «dans l’esprit des entreprises marocaines, obtenir ce label dans un pays où tout est Halal à la base est un non-sens», déclare Adnan El Gueddari, président du Club Expo Halal au sein de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex). Cette certification s’avère utile quand l’entreprise prévoit de servir des marchés extérieurs. Cela devient donc très vite une nécessité et une preuve irréfutable qui aide les consommateurs étrangers à se décider.
Par ailleurs, afin d’accélérer davantage la cadence, les institutions impliquées devraient se doter de cellules dédiées au développement de la certification Halal au Maroc. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Ces cellules, à créer au sein du ministère de tutelle, de l’Imanor, l’Asmex et même dans les banques souhaitant accompagner ce mouvement, pourraient joindre leurs forces pour une synergie optimale.
Il est à noter qu’aujourd’hui, en plus de l’agroalimentaire, d’autres secteurs tels que le tourisme, le transport, la logistique et les produits de la mer sont concernés.
Avec Le Matin