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Au Brésil l’agriculture tue!

Boycott d’une agriculture tachée de sang indigène

Les amérindiens du Brésil lancent cet appel au boycott d’une agriculture tachée de sang indigène. Plus précisément des peuples indigènes de l’ouest du pays appellent au boycott international des produits agricoles de leur région, marquées par un conflit meurtrier avec les exploitants agricoles.

Ce qu’il faut savoir

Lindomar Terena, coordinateur de l’Articulation des peuples indigènes du Brésil (Apib), composé de six peuples indigènes appuyés par des dizaines de mouvements sociaux, syndicaux et de l’église brésilienne ainsi que Amnesty International, nous informe : une partie du soja, de la viande et du sucre de canne sont tachés de sang, les populations des Etats-Unis, Europe, Asie, doivent savoir que ce qui leur parvient est tâché du sang d’enfants indigènes. Ainsi ils doivent stopper la consommation de ces produits pour stopper les crimes contre les peuples indigènes. C’est ce que demandent les peuples indigènes aux acheteurs étrangers, de ne plus acquérir via des géants brésiliens comme JBS, Marfrig, Bunge ou encore ADM, des produits agricoles du Mato Grosso do Sul.

A la frontière avec le Paraguay, un conflit meurtrier entre les Amérindiens, Guaranis et les agriculteurs est présent. Malgré la reconnaissance des terres indigènes par le gouvernement du Brésil, la justice tarde beaucoup trop à réintégrer les tribus qui sont alors condamnées à vivre au bord des routes ou dans des bidonvilles. Certains perdent patience de cette situation et viennent donc réoccuper de force ce qui leur appartient.

De nombreux indigènes sont assassinés dans le Mato Grosso do Sul, depuis 2014 on parle même de génocide, le taux de suicide est également très élevé pour ces populations.  L’Etat du Mato Grosso do Sul est un important producteur de soja, de maïs, de canne et de viande. Il exporte principalement vers la Chine, l’Italie, l’Argentine et les Pays-Bas.

Le boycott Amérindien s’exprime « Nous comptons sur l’opinion internationale, car ici le gouvernement n’a pas la moindre volonté d’en finir avec cette incertitude juridique sur les terres indigènes« 

Qui est Lindomar Terena?

Le chef Elpidio Guarani depuis août, avec d’autres habitants, réoccupe une portion de ferme. Début octobre dans une université de Rio de Janeiro, pour rallier des soutiens à sa cause il faisait part et montrait la marque de balle, celle qu’il a reçu tirée par un exploitant agricole de la région. Depuis, d’autres porte-parole indigènes sont allés relayer l’appel au boycott en Allemagne et en France ou encore auprès de l’OEA (Organisation des Etats américains), à Washington.

Un boycott qui inquiètent les fermiers de la région

Ce boycott inquiète les fermiers de la région car la vente de denrées agricoles à l’étranger est leur gagne pain. Ainsi selon Mara Caseiro, députée locale et fille d’agriculteurs, elle estime que les indiens se font manipulés.
Selon elle  : « Il n’y a pas d’hommes de main envoyés par les exploitants, il n’y a pas d’attaques contre les communautés indigènes. Il y a des entrées illégales sur des propriétés privées, ce qui crée des conflits« .

En attendant, il y a des morts.

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