La saison des myrtilles bat son plein dans la région de Larache, où la deuxième semaine de récolte s’accompagne d’un climat favorable et d’indicateurs encourageants. Malgré un contexte de forte concurrence internationale, les producteurs marocains gardent espoir, portés par des perspectives de rendement prometteuses.
Zouhir Daissoria, producteur et exportateur basé à Larache, se félicite des conditions climatiques actuelles. « Les températures chaudes présagent un rendement élevé, avec des fruits de très bonne qualité et de grande taille », précise-t-il. Cependant, il reste prudent : « Il est encore tôt pour confirmer si tous les producteurs bénéficieront de la même qualité. »
Actuellement, le Maroc exporte entre 80 et 100 tonnes de myrtilles par semaine, un volume jugé respectable mais encore loin de son apogée. « Les stations de conditionnement sous contrat n’ont pas encore démarré leurs programmes d’exportation. Les récoltes maximales sont attendues entre février et avril », ajoute l’exportateur.
Sur le marché européen, la demande reste modérée, en raison de la concurrence avec les myrtilles provenant d’Amérique latine (Chili et Pérou) et d’Espagne. « Les acheteurs européens n’ont pas encore pleinement tourné leur attention vers le Maroc. Cela se traduit par des prix inférieurs à ceux du début de la saison précédente », explique Zouhir Daissoria. Néanmoins, une amélioration des prix est attendue à partir de février, lorsque les rendements des autres origines commenceront à diminuer et que la production espagnole atteindra son pic.
Face à cette situation, les exportateurs marocains misent sur des marchés alternatifs tels que l’Asie, les pays du Golfe et la Russie. Ces destinations enregistrent une demande croissante pour les myrtilles marocaines. « Cette saison, nous exportons pour la première fois vers Hong Kong, un marché prometteur qui devrait nous permettre d’étendre notre présence en Asie », confie l’exportateur. Ces débouchés offrent une opportunité stratégique pour écouler les volumes produits durant cette période de transition.
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Malgré la pression concurrentielle, le Maroc tire son épingle du jeu grâce à sa proximité avec l’Europe, un atout qui garantit fraîcheur et réactivité. « Nous offrons à nos clients un meilleur rapport qualité-prix avec des calibres supérieurs et des délais de livraison réduits. Cela permet à nos partenaires européens d’obtenir de bonnes marges tout en diversifiant leurs sources », souligne Zouhir Daissoria.
La régularité et la qualité des myrtilles marocaines demeurent des arguments de poids pour fidéliser les clients. « Diversifier leurs approvisionnements tout en maintenant une part significative de produits marocains leur assure une stabilité essentielle », conclut-il.
Avec des conditions climatiques idéales et des efforts continus pour explorer de nouveaux marchés, la filière myrtille marocaine semble bien armée pour relever les défis d’une saison marquée par une forte concurrence mondiale.