Comment bien diagnostiquer les symptômes sur les feuilles des cultures de légumes ?
Beaucoup de maladies causent des dégâts minimes si elles sont diagnostiquées à temps. C’est pourquoi il est essentiel d’apprendre à bien observer et comprendre les symptômes de vos cultures de légumes, c’est-à-dire faire un « diagnostic ».
Les feuilles et folioles des légumes jouent un rôle essentiel dans la photosynthèse. Ce sont elles qui assurent la nutrition carbonée de la plante. Les symptômes sur les feuilles et folioles sont souvent les premiers à attirer l’attention. Cependant, il n’est pas toujours évident de les différencier car il en existe de nombreux.
Les symptômes foliaires peuvent êtres divisés en deux catégories. D’abord, ceux dits « primaires », ils apparaissent suite aux effets directs d’un agent pathogène. C’est le cas par exemple des tâches de mildiou, des déchirures, etc. Ensuite, on trouve les symptômes secondaires qui sont la conséquence d’un problème chez un autre organe. Par exemple, les lésions racinaires entraînent un flétrissement des feuilles.
Observation

Pour effectuer un diagnostic complet, il faut :
- Observer les feuilles à tous les étages de la plante,
- Observer les deux faces des feuilles. La face inférieure peut abriter des ravageurs ou des spores dues à un champignon.
- Observer les apex et les jeunes feuilles à la recherche de marbrure, mosaïque, jaunissement ou déformation. Essayer d’amener de l’ombre pour mieux observer.
- Observer les feuilles basses : sont-elles flétries, jaunies ou tachetées ?
- Comparer plusieurs feuilles pour évaluer l’ampleur et l’évolution des symptômes.
- Prenez note de toutes vos réflexions ! Cela vous servira pour analyser et lier les symptômes des feuilles à ceux des autres organes.
- S’il y a flétrissement et éventuellement jaunissement des feuilles, vérifiez l’état des racines, du collet et du système vasculaire.
Principaux symptômes foliaires et causes éventuelles
Voici la liste des symptômes les plus fréquents et leurs causes principales.
– Faible croissance, nanisme. Les principales causes sont les bio-agresseurs telluriques racinaires, virus, phytoplasmes, phytotoxicités et désordres nutritionnels.

– Les déformations des feuilles telles que l’enroulement, excroissances tissulaires, cloques, feuilles laciniées à filiformie, etc peuvent être causées par un virus, phytotoxicités, phytoplasmes, désordres abiotiques, etc.
– Les décolorations. Le jaunissement est souvent dû à des désordres nutritionnels, des phytotoxicités, un virus. Le blanchiment provient régulièrement de phytotoxicités ou chimère. Les mosaïques sont le signe d’un virus. ; l’anthocyanisation (couleur violacée) peut être causée par des températures froides, phytoplasme, etc.
– Les tâches, anneaux, arabesques, lésions nécrotiques, peuvent provenir des champignons aériens et agents de mildious ; virus, phytotoxicités, désordres nutritionnels, etc.
– Le flétrissement parfois accompagné d’un jaunissement et dessèchement est signe de bioagresseurs telluriques racinaires ou vasculaires, champignons responsables de chancres sur tiges, asphyxie, manque d’eau, etc.
Répartition des symptômes et causes éventuelles
La répartition des symptômes sur la plante est un bon indicateur de la cause de la maladie.
Maladies parasitaires : biotiques, infectieuses | Maladies non-parasitaires : abiotiques, non-infectieuses ou désordres abiotiques | |
Présence de symptômes | Nombreux, surtout pour les champignons pathogènes. | Absence. |
Répartition sur la plante | Irrégulière, les symptômes sont concentrés sur les organes et/ou la plante. | Régulière, sur toute la plante ou sur la face exposée des organes et/ou des plantes ou sur une strate (un étage) de feuilles. |
Evolution | A partir d’un épicentre, les symptômes s’étendent progressivement jusqu’aux autres organes si les conditions climatiques sont favorables. | La progression ne suit pas de ligne conductrice, apparition soudaine des symptômes. |