Souss-Massa: Projet de développement de l’agriculture intégrée et résiliente aux changements climatiques.
Un gros projet financé par le Fonds vert pour le climat est prévu dans la région du Souss-Massa pour le développement de l’agriculture intégrée et résiliente aux changements climatiques.
La région se caractérise par une surexploitation des ressources souterraines et un déstockage annuel des nappes compris entre 100 et 350 millions de m3 par an.
Suite au déséquilibre entre l’offre et la demande en eau agricole dans la région du Souss-Massa, le gouvernement s’apprête à lancer un projet de développement qui couvrira 20.000 hectares et ciblera près de 9.000 agriculteurs.
L’étude de faisabilité technique et financière de ce projet, d’un budget de 5,8 millions de dirhams, sera lancée début mai prochain par le département de l’Agriculture.
Ce projet a pour objectif de préserver les ressources en eaux souterraines et utiliser «efficacement» les eaux de surface via l’adoption de système d’irrigation localisée et des mesures d’adaptation au changement climatique. Il tend également à améliorer la gestion des bassins hydrographiques et renforcer la résilience de la petite agriculture dans la vallée du Souss, en particulier l’oléiculture qui est la principale culture de la vallée.
Il concerne 3 provinces, Agadir Ida-Outanane, Chtouka Aït Baha et Taroudant, et englobe les périmètres traditionnels de la vallée du Souss, à savoir le périmètre irrigué d’Issen qui se situe à environ 50 km au sud-est d’Agadir, sur la route principale reliant Agadir à Taroudant. Il s’étend sur la rive droite de l’Oued Souss avec une superficie de l’ordre de 4.447 ha.
Le périmètre du Souss traditionnel est sous forme de petits périmètres, situés de part et d’autre de l’oued Souss comprenant essentiellement de petites exploitations en polyculture sur une superficie totale d’environ 15.790 ha.
Les services de Aziz Akhannouch, ministre de l’
D’autres actions sont également incluses dans le projet pour soutenir et renforcer la capacité des agriculteurs et des institutions locales dans l’adoption de pratiques agricoles durables».
Les projections climatiques du Maroc sont très inquiétantes. Les températures connaîtraient une augmentation de 1,1 à 1,6 °C à l’horizon 2030 et de 2,3 à 2,9 °C en 2050. Par ailleurs, les précipitations pourraient connaître une baisse de 14 à 30% à l’horizon 2030 et 2050.
L’impact de ces changements climatiques sur l’agriculture est inéluctable. Ceux-ci induiraient une baisse des superficies cultivables et des rendements ce qui entraînera une diminution des revenus des agriculteurs.
«Les impacts du changement climatique sur le secteur agricole se traduiront, in fine, par des problèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que d’exode rural», s’alarme le ministère de l’Agriculture en charge de la maîtrise d’ouvrage de ce projet.
Les zones du sud du Maroc sont particulièrement exposées aux effets du changement climatique, d’où le choix de la région du Souss pour le développement de ce projet.
La demande en eau agricole dans la région s’élève à 994 millions de m3 , tandis que la politique de mobilisation des ressources superficielles avec 6 grands barrages n’a permis de disposer que d’une capacité de régularisation totale comprise entre 345 et 364 millions de m3.
En outre, pour une exploitation durable des nappes du Souss et du Massa, leurs capacités ne dépassent pas en moyenne 318 et 41 millions de m3.
Face à la raréfaction des ressources en eau, les agriculteurs décuplent leurs stratégies pour faire face à ce problème, allant de la réduction des superficies cultivées, la mobilité foncière en empiétant sur les terres de parcours, jusqu’à la recherche de ressources en eau alternatives à travers des investissements massifs en équipements de pompage.
Chose qui représente de sérieuses menaces sur les ressources naturelles et sur la durabilité de l’agriculture dans ces zones, malgré les efforts de l’État pour faire face à cette situation, notamment, les programmes et projets visant l’amélioration de la productivité agricole, la promotion d’une agriculture résiliente et solidaire, l’économie de l’eau d’irrigation, ainsi que l’adaptation au changement climatique ont été lancés.
Avec lematin