Le Maroc traverse sa sixième année consécutive de sécheresse, une situation qui affecte sévèrement l’agriculture et l’élevage du pays. Les récoltes de céréales ont subi des pertes de près de 44%, forçant les agriculteurs à s’adapter pour faire face à cette crise climatique.
Omar Oualaidi, producteur d’oliviers, de céréales et de maraîchages, a dû réorienter sa production pour s’adapter à la sécheresse. « Ces dernières années, nous faisons face à des problèmes d’eau. L’année dernière, nous n’avons pas eu une goutte de pluie de février jusqu’à mai alors que c’est une période cruciale pour le maraîchage », explique-t-il à RFI. Confronté à la pénurie d’eau, Omar a abandonné la culture des pastèques et des melons au profit des pommes de terre, beaucoup moins consommatrices en eau. Malgré ses efforts, il a dû faire face à des puits quasiment vides et des investissements infructueux dans de nouveaux forages.
Dans la région de Drâa-Tafilalet, l’une des plus touchées par la sécheresse, l’adaptation passe par l’innovation. Abdellah Mostapha, ingénieur agronome et chef de division du développement des filières agricoles, travaille à introduire des cultures résistantes à la sécheresse. « Dans le cadre des projets d’agriculture solidaire, nous avons introduit le quinoa, le moringa, le cactus et le pistachier pour limiter les impacts du déficit hydrique que connaît la zone », indique-t-il à la même source. Ces initiatives visent à diversifier les cultures et à renforcer la résilience des agriculteurs face aux conditions climatiques extrêmes.
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Les éleveurs, également touchés par la sécheresse, se voient contraints de trouver des solutions alternatives pour nourrir leurs troupeaux. Mohamed Ayyad, éleveur à Errachidia, témoigne des difficultés rencontrées : « Nous souffrons beaucoup de ces difficultés climatiques. Ç’a surtout une répercussion sur les fourrages, nous n’en avons plus assez. Aujourd’hui, je donne à mes brebis des déchets de dates broyés produits localement. Ça coûte moins cher, mais ça a aussi une répercussion sur mon rendement. » Il a dû réduire son cheptel, passant de 300 têtes de brebis à seulement 150 ou 200.
Bien que les précipitations en début d’année aient évité l’assèchement total des sols, les nappes phréatiques et les barrages ne sont remplis qu’à 23% de leur capacité. La canicule des derniers jours ajoute à l’inquiétude des agriculteurs et des éleveurs marocains, qui se demandent combien de temps encore ils pourront tenir face à ces conditions difficiles.
Le Maroc fait face à la situation depuis plusieurs années maintenant et les initiatives telles que le dessalement d’eau de mer, montent en capacité et sont des solutions d’avenir pour le secteur agricole dans son ensemble.