Dans le Souss-Massa l’apiculture présente un fort potentiel.
La région du Souss-Massa est dotée d’un fort potentiel pour l’apiculture grâce, notamment, à sa flore abondante et diversifiée qui permet aux abeilles de butiner des fleurs de qualité.
L’apiculture est une pratique ancestrale dans la région du Souss-Massa. Les miels les plus appréciés sont ceux de thym et d’euphorbe en raison de leurs bienfaits sur la santé. En effet, ils ont la capacité d’apaiser les inflammations des voies respiratoires, l’asthme, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires, etc, explique un apiculteur dans une interview avec L’Economiste. Mais la région bénéficie d’une apiculture bien plus riche : il existe des miels d’oranger, caroubier ou encore thuya.
Patrimoine apicole
La région du Souss-Massa compte pas moins de 123 500 ruches pour une production annuelle d’environ 850 tonnes (T). 38% des ruches sont dotées de systèmes modernes de production, indique l’Office Régional de Mise ne Valeur Agricole (ORMVA) du Souss-Massa. Le taux de ruches traditionnelles est encore trop élevé ce qui influe sur le potentiel de production qui n’est pas à son maximum. Les ruches traditionnelles produisent 3 à 6 kg de miel tandis que les ruches modernes atteignent 12 à 15 kg.
La commercialisation aussi rencontre des lacunes. La majorité du miel se vend par le biais de la vente directe. Selon la qualité et l’origine florale du miel, le prix au kilo varie entre 70 et 300 Dh.
Les trois principales origines florales du miel dans le Souss-Massa sont les agrumes à Taroudant, le thym dans la province d’Ida Outanane et l’euphorbe à Tiznit et Aït Baâmrane. Les différentes origines du miel permettent une production étalée sur l’année : elle commence en mars avec les agrumes, se poursuit en juin et juillet avec le thym puis d’août à novembre grâce à l’euphorbe.
Projets de mise en valeur
Des projets ont été entrepris afin de faire face aux difficultés évoquées ci-dessus mais aussi à l’anarchie qui règne dans l’organisation et la commercialisation de la filière et au manque de connaissances techniques des apiculteurs. L’apiculture est aussi impactée par des maladies telles que Varroa Destructor : un acarien qui menace l’existence déjà fébrile des abeilles.
Le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts ainsi que l’ORMVA/SM ont mis en place divers projets dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV). Le but étant de moderniser la filière afin d’augmenter la production et de rentabiliser davantage la filière. L’Etat assure des financements et la région a été dotée d’un centre privé de sauvegarde de l’abeille qui veille à sa reproduction ainsi qu’à la formation et l’encadrement des apiculteurs.
Le festival du miel, qui a eu lieu au mois d’août, a été l’occasion de promouvoir l’apiculture et d’informer à propos des nouvelles lois concernant les coopératives. Dans le but d’améliorer l’organisation de la filière, les coopératives disposent maintenant d’un cadre juridique adapté qui permet une meilleure structuration.

L’ORMVA/SM, dans le cadre du Plan Agricole Régional (PAR), vise à regrouper les apiculteurs autour d’une Organisation Professionnelle Agricoles (OPA) pour les encourager à évoluer autour de projets concrets. L’Office encourage également les acteurs à adhérer à la Fédération Interprofessionnelle Marocaine de l’Apiculture (FIMAP) et/ou à des coopératives pour obtenir des certifications répondant aux normes de l’ONSSA.
Quatre projets concrets ont été mis en place afin de valoriser la filière apicole du Souss-Massa. Ils bénéficieront à 1 100 acteurs qui cotiseront 15% des investissements estimés, au total, à 22,7 millions de Dh. Grâce à ces projets, 2 900 ruches pleines et 4 300 ruches vides ont été distribuées dans les provinces d’Agdir, Ida Outanane (Imouzzer et Aourir), Taroudant (Argana) et Chtouka Aît Baha. Les deux années de sécheresse ont retardé la réalisation des projets, c’est pourquoi seul celui qui concerne Argana a abouti. De plus, 10 mielleries ont été équipées de matériel d’extraction et de fourniture d’emballage et d’étiquetage. Des lacunes persistent au niveau des unités de valorisation : le nombre d’unités d’extraction et de conditionnement est faible et celui d’unités de transformation et conditionnement est nul.
Une amélioration de l’élevage et la valorisation des produits de la ruches (miel, pollen, gelée royale…), permettraient à la filière apicole du Souss-Massa une bien meilleure rentabilité et un fort impact socio-économique.