Le Plan Maroc Vert, une concrétisation de la vision marocaine du développement durable.
Les acquis réalisés par le secteur agricole grâce au Plan Maroc Vert ne sont plus seulement des réalisations qui constituent une source de fierté pour les agriculteurs et les responsables de la gestion de ce secteur économique vitale pour le Maroc, ils suscitent désormais l’intérêt de plusieurs pays africains et constitue un modèle en matière de coopération sud-sud, à laquelle le Maroc accorde une attention particulière.
Un certain nombre d’organismes internationaux opérant dans les domaines agricole et environnemental y accordent également un grand intérêt.
L’attention accrue porté, à travers le monde, aux questions liées à une bonne nutrition, à la rationalisation de l’utilisation des ressources naturelles, principalement l’eau, ainsi que les défis de la préservation de l’environnement face au changement climatique, ont en effet poussé les acteurs du développement, en particulier dans son volet agricole, à se conformer, lors de l’élaboration de leurs plans, à un ensemble de piliers et principes qui fondent le concept de développement durable.
Lancé en 2008 par SM le Roi Mohammed VI, le Plan Maroc Vert (PMV) s’articule autour de projets reposant sur deux piliers. Dans le premier, qui porte sur l’investissement privé et cible les zones à fort potentiel agricole, les projets visent le développement d’une agriculture moderne à haute productivité ou à forte valeur ajoutée.
Les projets du pilier II reposent sur une implication de l’État et visent la relance de l’agriculture traditionnelle ou solidaire dans les régions défavorisées, et qui connaissent généralement une exploitation excessive des ressources notamment hydriques.
Convaincu du fait que cette dernière catégorie d’activités agricoles conduit inévitablement à l’épuisement des ressources naturelles, devenues rares pour plusieurs facteurs, notamment le changement climatique, le PMV a enclenché une série d’initiatives pour aider les agriculteurs, en particulier dans les régions reculées et les campagnes, à continuer à subvenir à leurs besoins quotidiens à travers une exploitation rationnelle des ressources selon une approche fondée sur la durabilité.
Cette approche novatrice s’articule autour du lancement, dans le cadre du PMV, d’une série de projets solidaires et intégrés tenant compte de la durabilité, en particulier dans les régions arides et semi-arides, en veillant à garantir la contribution effective de la population locale et consacrer la conviction que la réussite de ces projets est tributaire d’une pleine implication des bénéficiaires.
L’un de ces projets porte sur la valorisation des plantes aromatiques et médicinales dans la province de Chtouka Ait Baha, qui s’inscrit dans le cadre de l’économie circulaire pour la conservation de l’agro-biodiversité de la région Souss-Massa. Ce projet est financé grâce à une subvention de 2,64 millions de dollars, accordée par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) avec le soutien d’autres partenaires dont la Banque mondiale et l’Agence pour le développement agricole, et l’Institut national de recherche agricole.
Ce projet a pour objectif d’appuyer une agriculture solidaire, intégrée, durable et participative au niveau des régions semi-arides du Maroc. De manière transversale à toutes ses interventions, il affiche la nécessité de l’inscription des actions dans la durabilité à travers la préservation des ressources naturelles.
Selon la direction régionale de l’agriculture de Souss-Massa, ce projet pilote, dont la mise en œuvre à atteint environ 70 pc, a pour objectifs de préserver la biodiversité et réduire l’érosion, garantir une exploitation rationnelle et durable des plantes aromatiques et médicinales, et améliorer le revenu de la population locale, en particulier les femmes qui ont bénéficié de multiples formations, en empêchant les intermédiaires de s’accaparer la valeur ajoutée de cette richesse végétale.
A cet effet, une unité de séchage et de distillation des plantes a été mise en place avec un coût de 2,07 MMD, qui va employer 550 femmes issues de la région montagneuse d’Aït Baha, pour un rendement quotidien estimée à 1,1 tonne de ces plantes.
D’après la direction régionale de l’agriculture, le choix de cette zone pour accueillir ce projet est dicté outre par le souci de la valorisation des plantes médicinales et aromatiques de la région, par l’impératif de préserver la biodiversité, protéger le couvert végétal, et prévenir l’érosion des sols.
Ces objectifs collent parfaitement avec la stratégie du Haut-commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD) qui vise une gestion durable des ressources forestières, à travers notamment une politique active de reboisement en vue de la réhabilitation et la reconstitution des écosystèmes forestiers, la lutte contre l’érosion, la production du bois et du fourrage et l’amélioration des conditions de vie des populations locales en général.
Dans ce sens, le programme régulier de reboisement que mène annuellement le HCEFLCD a permis de passer de -1pc du couvert forestier entre 1990 et 2000 à +2 pc entre 2000 et 2010. Selon les rapports de la FAO sur l’évolution des forêts dans le monde, le Maroc est compté parmi les 25 pays ayant renversé la tendance de dégradation de leurs écosystèmes forestiers.
Toutes ces stratégies et réalisations à forte valeur ajoutée menées à la faveur de plans de développement intégrant la dimension environnementale, en plus des dimensions économiques et sociales, y compris le projet de valorisation plantes médicinales et aromatiques à Chtouka Ait-Baha, ont permis au Maroc d’aller de l’avant dans le lancement de programmes d’agriculture et de projets similaires dans d’autres régions du Royaume, dans le cadre du Plan Maroc Vert.
Parmi ces projets figurent, entre autres, le projet de gestion intégrée des zones côtières dans l’Oriental, le projet d’adaptation des petits agriculteurs au changement climatique dans la région de Tadla Azilal, et le projet d’adaptation de l’agriculture méditerranéenne au changement climatique, lesquels ont bénéficié d’un financement de plusieurs organismes internationaux, dont la FAO, la Banque mondiale, et le FEM.