Les récentes pluies qui ont arrosé une grande partie du pays ont ravivé les espoirs de nombreux agriculteurs, notamment ceux du Nord-Ouest, où les conditions climatiques étaient particulièrement difficiles. Cependant, la situation reste contrastée sur le terrain, surtout pour les céréaliers, qui continuent d’exprimer leurs inquiétudes face à une situation qui, selon eux, pourrait avoir des conséquences néfastes sur leurs récoltes.
Ce nouvel espoir est cependant limité à certaines régions. Alors que le Nord-Ouest bénéficie d’une pluie salvatrice, d’autres zones du pays, notamment le centre et le sud, souffrent toujours d’un déficit hydrique important. Cette disparité géographique dans les précipitations met en lumière les défis permanents auxquels fait face l’agriculture marocaine, dépendante des caprices du climat.
Les agriculteurs de légumineuses, de maïs et de petits pois, quant à eux, se montrent plus optimistes. Ces cultures profitent particulièrement des pluies récentes, qui permettront une meilleure croissance et une augmentation des rendements. Ce climat favorable sera également bénéfique pour les pâturages, permettant aux éleveurs de réduire le coût des aliments pour bétail, un fardeau qui a pesé sur le secteur ces dernières années.
Les montagnes du royaume, notamment celles situées à plus de 1.400 mètres d’altitude, ont également connu des chutes de neige importantes, qui, à terme, nourriront les terres des communes et villages des régions montagneuses. Ces eaux de fonte, attendues pour début mars, représentent une ressource essentielle pour l’agriculture, notamment pour la culture des légumes, des fruits, des céréales, ainsi que pour les besoins en eau du bétail. Dans les régions de culture de subsistance, où les terres cultivables sont limitées, cette neige est perçue comme une véritable aubaine.
L’interconnexion des bassins hydrauliques, notamment entre le Nord et le centre, permet de transférer plus efficacement l’eau, compensant ainsi en partie le déficit de précipitations dans certaines zones. Cette gestion hydrique pourrait permettre d’améliorer l’accès à l’eau dans des régions qui en manquent cruellement. Dans le Nord, les récentes pluies ont même permis un approvisionnement significatif des barrages. Le barrage Oued el Makhazine, le plus grand du Nord, a par exemple enregistré un apport de 310.000 mètres cubes d’eau en seulement 24 heures. Actuellement, son taux de remplissage atteint 68,8%, un niveau qui augure bien pour la saison agricole à venir, à condition que les précipitations se poursuivent.