Les variétés de porte-greffes du pêcher au Maroc.
Le pêcher, Prunus persicaen compte parmi les arbres fruitiers les plus cultivés dans le monde. Son aire de culture s’étend sur tous les continents, occupant une superficie approximative de 1,57 M ha, avec un tonnage approximatif de 21,5 M de tonnes.
Au Maroc, le pêcher occupe la cinquième place en termes de superficie cultivée, après l’amandier, le pommier, l’abricotier et le prunier. La filière du pêcher a connu un énorme essor durant ces dix dernières années tant en superficie cultivée qu’en production. En effet, la superficie et la production de cette culture sont passées au delà des 4.500 ha et 54.600 T. On compte parmi les principales zones de production du pêcher au Maroc, le Saïs, le Moyen-Atlas et la région de Béni Mellal. Grâce à la disponibilité des variétés à faible besoin en froid, le culture du pêcher s’est étendue à des régions à hiver doux telles que le Gharb, Marrakech et Taroudant.
La région de Meknès-Tafilalet vient en tête des régions productrices de pêche et de nectarine au niveau national, avec une production qui dépasse les 8.000 T et une superficie de plus de 830 ha, soit dans les environs de 16% de la superficie totale du pêcher-nectarinier au Maroc. Cette répartition régionale contrastée indique un fort pouvoir d’adaptation de cette espèce avec une grande richesse variétale disponible pour les producteurs. Mais quels sont les porte-greffes du pêcher au Maroc ?
Concernant les porte-greffes, deux variétés prédominent dans la culture du pêcher au Maroc: Le pêcher de Missour et l’hybride amandier x pêcher « GF677 ». Le pêcher de Missour se distingue par l’homogénéité de ses plants, une bonne compatibilité au greffage, une bonne vigueur, une régularité de la production et une longévité acceptable du verger. Cependant, il est sensible à l’asphyxie radiculaire en cas d’excès d’eau dans le sol ainsi qu’au calcaire actif. Le porte-greffe GF-677, lui, présente en plus des mêmes caractéristiques agronomiques que le pêcher de Missour, une vigueur plus importante et une bonne tolérance aux sols calcaires.
Il est importante de préciser que depuis le début de la culture du pêcher au Maroc, ces deux porte-greffes ont permis l’extension de cette culture à différents types de sol, surmontant ainsi les problèmes liés aux contraintes physiques tels que les taux élevés de calcaire actif et le manque d’eau.
A ce jour, le choix du porte-greffe au Maroc s’est toujours fait en se basant sur les caractéristiques physiques du sol (calcaire actif, sols lourds, etc.), sans se soucier de ses conditions biotiques. De même, le problème de la replantation de cette culture est un aspect qui n’est pas pris en considération par les arboriculteurs marocains au moment du choix du porte-greffe. Or, la replantation est un mode de culture usuel chez cette espèce permettant la réutilisation des terrains précédemment occupés par des arbres fruitiers de la même espèce ou d’une espèce génétiquement proche. Cette pratique est très étendue dans les vergers de pêcher-nectarinier à cause de la durée de vie limitée des vergers (en moyenne 15 ans), de l’importance économique de l’espèce et du manque de superficie nouvelles pour créer de nouvelles plantations sur des terrains ou occupés par des espèces n’appartenant pas au même genre que le pêcher.