Le mois de mars 2025 a apporté une série de pluies tant attendues au Maroc, marquant une reprise spectaculaire de la végétation, même dans les zones faiblement arrosées entre Casablanca et Safi. Ces précipitations sont survenues dans un contexte de sécheresse prolongée, qui dure depuis six ans, et ont temporairement modifié les prévisions sombres pour la saison agricole actuelle.
Une amélioration marquée malgré un déficit persistant
Après un déficit pluviométrique de 60 % à la fin janvier, les pluies de mars ont réduit cette marge à 40 % selon Ali Hatimy (Nechfate). Cette amélioration a eu des effets bénéfiques multiples :
- Remontée des niveaux des barrages : En moyenne, les barrages marocains affichent désormais un taux de remplissage de 31 %, contre seulement 21 % à la fin de l’été 2024. Si ces niveaux demeurent en dessous des normes historiques, ils devraient suffire à éviter les pénuries chroniques d’eau potable observées dans des villes comme Settat et Béni Mellal l’été dernier.
- Sauvetage partiel de la campagne céréalière : Les pluies de mars devraient aider à éviter une catastrophe similaire à celle de 2024, où le Maroc avait enregistré une des pires récoltes céréalières depuis l’indépendance. Bien que la récolte 2025 reste basse, ces pluies offrent une lueur d’espoir.
- Amélioration des pâturages : Ces précipitations sont une bouffée d’oxygène pour l’élevage, gravement touché par la sécheresse. Depuis 2021, le Maroc a perdu près de 40 % de son cheptel, ramenant les niveaux au début des années 1970. Les pâturages regagnent en vitalité, aidant à stabiliser le secteur.
Une sécheresse toujours préoccupante
Malgré ces avancées, l’urgence persiste. Les sols, les cultures et les réserves en eaux souterraines restent gravement affectés selon l’expert. L’agriculture familiale et pluviale continue d’affronter des défis majeurs, accentués par des revenus précaires et des niveaux de ressources insuffisants.
Les pluies récentes soulignent l’importance d’une approche plus rationnelle et durable de la gestion des ressources hydriques. La surexploitation des eaux souterraines , estimée à 3-4 milliards de mètres cubes, reste une priorité pour permettre au modèle marocain de perdurer dans le temps.