La campagne agricole 2024/2025 traverse une période critique, marquée par un déficit hydrique inquiétant. Alors que les précipitations se font attendre, l’ensemble du secteur agricole est en alerte, redoutant une année particulièrement difficile.
Le démarrage de la campagne a été marqué par des conditions météorologiques défavorables. Si le mois d’octobre 2024 avait laissé entrevoir un espoir avec des pluies précoces et généralisées, la période qui a suivi s’est révélée extrêmement sèche. Ce n’est qu’à la mi-janvier 2025 que les précipitations ont timidement refait leur apparition, mais elles restent insuffisantes pour compenser le retard accumulé.
Selon les données du ministère de l’Agriculture, compilées et mentionnées dans un article par le360 le cumul pluviométrique au 31 janvier 2025 atteint seulement 98 mm, soit une légère hausse de 1,5 % par rapport à l’an dernier, mais une baisse inquiétante de 27,6 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Un chiffre d’autant plus alarmant que ces dernières années ont déjà été marquées par une sécheresse persistante.
« Nous sommes à mi-parcours de la campagne et, pour l’instant, la situation est mauvaise, voire très mauvaise », déplore Rachid Benali toujours à le360. Le président de la COMADER reste néanmoins mesuré, soulignant que des précipitations soutenues en mars et avril pourraient encore inverser la tendance.
Un impact généralisé sur les cultures et l’élevage
L’impact de ce déficit hydrique ne se limite pas aux seules cultures céréalières. L’arboriculture et les cultures printanières, dont le semis a déjà commencé, sont également menacées. « Ces cultures sont fortement tributaires des précipitations, d’autant plus que l’accès à l’eau des barrages est limité et que le forage de puits représente un coût élevé pour les agriculteurs », explique Benali.
L’élevage est aussi en grande difficulté. Le manque de pâturages, particulièrement marqué dans plusieurs régions du pays, oblige les éleveurs à se tourner vers des solutions coûteuses, comme l’orge subventionnée et les aliments composés. « L’élevage souffre énormément et va très mal », alerte le président de la COMADER, ajoutant que seules certaines zones, comme la plaine du Saïss et l’Oriental, bénéficient d’une situation légèrement meilleure.
Une lueur d’espoir ?
Malgré cette situation préoccupante, l’espoir demeure. Si les précipitations reviennent dans les semaines à venir, elles pourraient sauver les cultures semées récemment et atténuer les pertes pour l’élevage. « Il n’est pas trop tard, mais le temps presse », insiste Benali.
En attendant, les agriculteurs et les éleveurs scrutent le ciel avec inquiétude, suspendus aux caprices de la météo. L’issue de cette campagne agricole dépendra entièrement des précipitations des prochains mois. Sans elles, le secteur risque d’affronter une nouvelle année noire, avec des répercussions économiques et sociales majeures.