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Tanger-Tétouan-Al Hoceima la superficie des céréales atteint 381000 ha
Céréales - photo :DR

Les agriculteurs de Berrechid face aux défis climatiques et économiques

La saison des labours débute à Berrechid : entre défis et espoirs des agriculteurs.

En ce début de saison agricole, les champs de Berrechid vibrent au rythme des tracteurs et des charrues. La saison des labours bat son plein, marquant une étape cruciale pour les agriculteurs locaux qui préparent leurs terres en vue des semailles à venir. Cette période intense, qui s’étend de septembre à novembre, conditionne en grande partie le rendement des récoltes futures, mais elle est également synonyme de défis, notamment financiers. Le360 est allé à la rencontre d’agriculteurs dans la région.   

Zaoui, un agriculteur expérimenté de la région, exprime son inquiétude face à la hausse continue des coûts liés au labour : « Cette période des labours, qui s’étend de septembre à novembre, est absolument cruciale pour nous, agriculteurs. Dès le mois de novembre, nos semences doivent être en terre pour profiter de la saison favorable. Toutefois, chaque année, nous sommes confrontés à une augmentation significative des coûts liés au labour, ce qui pèse lourdement sur nos budgets et nos planifications. C’est principalement la hausse des prix de l’énergie et des intrants qui nous affecte, car ces deux facteurs sont vitaux pour assurer la bonne fertilisation de nos sols » En effet, le prix des carburants nécessaires aux tracteurs, ainsi que celui des fertilisants, connaît une envolée qui compromet la rentabilité des exploitations agricoles. Pour les agriculteurs comme Zaoui, ces coûts représentent des facteurs décisifs pour assurer la fertilité des sols.

Abderrahim, un autre agriculteur de la région, souligne quant à lui l’importance du timing et des conditions météorologiques dans la réussite des labours. « Le labour n’est que le début. Nous devons d’abord préparer le terrain, ensuite attendre le niveau d’humidité adéquat pour y déposer le phosphate. Ce n’est qu’une fois ces étapes effectuées que nous pouvons semer. La sécheresse nous oblige souvent à retarder le début des labours. Nous sommes tributaires des premières pluies pour démarrer, mais il est crucial de ne pas rater le timing optimal pour les semailles »

Le travail du sol n’est pas uniformisé et varie selon la nature des terrains. Abdelmalek, qui cultive également dans les environs, explique toujours à Le360 la complexité du processus : « Nous commençons toujours par un premier labour pour aérer la terre et préparer le terrain. Selon la texture et la compacité du sol, nous pouvons réaliser deux, trois, voire quatre passages pour obtenir les conditions optimales pour la plantation » Ces techniques permettent de maximiser le rendement, mais elles impliquent également des coûts supplémentaires, notamment en carburant et en main-d’œuvre.

Auparavant, nous plantions principalement des légumineuses, mais avec la baisse des précipitations ces dernières années, les prix de ces cultures ont grimpé en flèche

La pression économique ne s’arrête pas là. Les changements climatiques, en particulier la baisse des précipitations, forcent les agriculteurs à revoir leurs plans de culture. Abdelmalek, tout en observant son champ, constate un changement notable dans les types de cultures pratiquées : «Auparavant, nous plantions principalement des légumineuses, mais avec la baisse des précipitations ces dernières années, les prix de ces cultures ont grimpé en flèche, atteignant parfois 1.400 à 1.500 dirhams le quintal, ce qui les rend moins abordables pour nous. C’est pourquoi nous avons dû nous adapter et rechercher des alternatives plus économiques. Raison pour laquelle nous privilégions désormais les céréales »

Ainsi, la saison des labours à Berrechid illustre les multiples défis auxquels sont confrontés les agriculteurs marocains. Entre les coûts croissants des intrants, les aléas climatiques et les ajustements culturels, ces travailleurs de la terre doivent constamment s’adapter pour garantir la pérennité de leurs exploitations. Malgré ces obstacles, ils abordent chaque saison avec espoir, conscients que leur savoir-faire et leur résilience sont des clés essentielles pour surmonter les difficultés.

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