Développement des cultures oléagineuses pour une agriculture durable au Maroc.
Selon Maghreb Oléagineux, un programme initié par Terres Univia, l’interprofession française des huiles et protéines végétales et cofinancé par l’Union européenne, le Colza et le Tournesol sont deux cultures qui favorisent l’agriculture durable au Maroc. Dans un communiqué de presse, Maghreb Oléagineux a déclaré que le développement des cultures oléagineuses représente un enjeu d’envergure pour le Maroc.
Il faut savoir que le colza et le tournesol sont des productions d’huiles végétales à destination de l’alimentation humaine, mais aussi de la production de tourteaux, un coproduit qui sert à l’alimentation des animaux d’élevage. Ainsi, les oléagineux tels que le tournesol et le colza répondent aux besoins de l’indépendance alimentaire du pays, mais représentent aussi une solution efficace face aux défis à venir de préservation des équilibres écologiques.
L’initiative Maghreb Oléagineux s’inscrit pleinement dans l’objectif d’une agriculture performante et respectueuse de l’environnement. En effet, l’accroissement de la production nationale de colza et de tournesol permettrait une montée en compétences des agriculteurs de la filière par des sessions de formations.
Avec un classement parmi les 10 premiers importateurs d’huile alimentaire dans le monde, les cultures oléagineuses apparaissent comme la clé de voûte de la souveraineté économique du Maroc. Au courant de l’année 2020-2021, le Maroc a consommé 77 000 tonnes d’huile de colza et de tournesol ainsi que 460 000 tonnes de tourteaux de colza et tournesol.
Durant la dernière décennie, la consommation d’huiles végétales et de tourteaux a augmenté respectivement de 26 % et 38 %. Ce qui représente un énorme poids sur les finances du Royaume qui subit le contrecoup de la volatilité des marchés mondiaux des denrées alimentaires. Surtout que la production locale ne parvient à couvrir que 2 % des besoins.
La production d’oléagineux représente donc un enjeu de taille pour le Maroc et apparaît comme une solution concrète face aux fluctuations des cours du marché international. Un développement des filières de colza et de tournesol permettrait ainsi de diminuer la dépendance aux importations en huiles et en protéines végétales. En plus, cela permettrait d’améliorer l’équilibre de la balance commerciale et de renforcer l’activité économique, en particulier dans les zones rurales du pays.
Les cultures de colza et de tournesol participent également à l’amélioration des performances et de la pérennité des exploitations agricoles. Les producteurs pourraient alors alterner des cultures oléagineuses et céréalières pour une meilleure gestion des mauvaises herbes, des maladies et des ravageurs. Ce qui entraînerait par la même occasion une diminution de l’usage des produits phytosanitaires tout en améliorant les performances des cultures.
Pour mieux comprendre l’impact d’une telle pratique, il faut savoir qu’après une culture de colza, les rendements d’une parcelle de blé augmentent de 20 % comparativement à une culture du blé après blé. Autant dire que la pratique d’une alternance de cultures oléagineuses et céréalières représente la clé du succès pour une agriculture performante. Le Programme Maghreb Oléagineux mise sur la formation et la sensibilisation des producteurs sur les atouts que présentent les semences européennes de colza et de tournesol.
Depuis 2019, 130 conseillers et 103 prestataires de services ont été initiés à ce projet et 121 Field Day ont été organisés aux bénéfices de plus de 3 400 agriculteurs. Le Plan Maroc Vert lancé en 2008 a permis un réel essor des cultures oléagineuses made in Morocco. Et la nouvelle stratégie agricole du Royaume “Génération Green” ne fait que confirmer la nécessité du développement de la filière oléagineuse marocaine. Les perspectives à l’horizon 2030 sont estimées à 80 000 hectares de colza contre 50 000 ha de tournesol. Ce qui permettrait de couvrir 15 % des besoins du marché marocain tout en créant plus de 170 000 emplois.