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Quelles conséquences auront les températures de Février sur l'agriculture marocaine ?
Ph : Illustration

L’année 2023 : La plus chaude jamais enregistrée au Maroc

Le Maroc a connu en 2023 une année historique marquée par des records de chaleur et une sécheresse sans précédent. Selon un rapport récent de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’année 2023 est désormais la plus chaude jamais enregistrée dans le pays, avec des températures extrêmes et des conditions climatiques qui pèsent lourdement sur les ressources en eau et l’agriculture. Ce phénomène n’a pas épargné les autres pays de la région, accentuant l’urgence climatique à l’échelle nord-africaine.

Au cœur de cette année torride, la ville d’Agadir a enregistré une température record de 50,4°C, surpassant de 1,25°C la moyenne de la période 1991-2020. Cette vague de chaleur s’inscrit dans une tendance plus large de réchauffement climatique qui affecte tout le Maroc, particulièrement durant les mois de juillet et août. Les épisodes de chaleur ne sont pas des phénomènes isolés mais semblent devenir la norme dans une région où les dérèglements climatiques sont de plus en plus visibles.

Agadir a enregistré une température record de 50,4°C

Outre les températures records, la sécheresse persistante reste une autre grande préoccupation pour le Maroc. Les précipitations annuelles sont restées bien en dessous de la moyenne en 2023, avec un déficit pluviométrique qui a dépassé 150 mm, soit moins de 10 % des niveaux habituels. Le rapport de l’OMM met en avant une quatrième année consécutive de précipitations en baisse de 20 % par rapport à la moyenne.

L’impact est particulièrement visible sur les infrastructures hydrauliques du pays. Le barrage d’Al Massira, l’un des plus importants du Maroc, a atteint son taux de remplissage le plus bas depuis sa création en 1976, ne dépassant pas les 6 % de sa capacité. Ce chiffre contraste dramatiquement avec le niveau de près de 99 % enregistré en mai 2013.

La sécheresse prolongée a également eu des répercussions désastreuses sur l’agriculture, un secteur clé de l’économie marocaine. La production céréalière du pays a certes connu une légère reprise par rapport à 2022, avec une récolte estimée à 5,6 millions de tonnes en 2023, mais elle reste encore inférieure de 30 % à la moyenne des années précédentes. À l’échelle de l’Afrique du Nord, la production céréalière totale est estimée à 33 millions de tonnes, en baisse de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale.

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L’agriculture et les ressources en eau ne sont pas les seuls secteurs touchés. Le rapport de l’OMM souligne que les phénomènes météorologiques extrêmes coûtent cher aux économies africaines. Les pays perdent en moyenne entre 2 et 5 % de leur PIB chaque année en raison des dérèglements climatiques. Si des mesures drastiques ne sont pas prises, jusqu’à 118 millions de personnes en Afrique pourraient se retrouver en situation d’extrême pauvreté d’ici 2030, exposées à des risques climatiques tels que les sécheresses, les inondations ou les vagues de chaleur.

Le Maroc, comme ses voisins d’Afrique du Nord, est confronté à des défis de taille alors que le climat continue de se détériorer. Les indicateurs sont inquiétants : des niveaux de sécheresse records, des températures de plus en plus élevées et une pression croissante sur les ressources naturelles. Face à cette situation, la nécessité de politiques climatiques ambitieuses, axées sur la gestion durable des ressources en eau et l’adaptation aux nouvelles conditions climatiques, apparaît comme une urgence absolue.

L’année 2023 aura marqué un tournant pour le climat au Maroc, mais les années à venir seront déterminantes pour savoir si le pays saura s’adapter à ces nouvelles réalités ou s’il subira les conséquences dévastatrices du changement climatique.

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