Le Criquet pèlerin, une menace bien connue des régions sahariennes, voit sa résurgence s’étendre à l’Afrique du Nord-Ouest, touchant notamment le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Ce phénomène, observé depuis mars 2025, s’accompagne de défis importants pour la sécurité alimentaire et la gestion agricole des zones concernées.
Une situation préoccupante en Afrique du Nord-Ouest
Selon les derniers rapports, plusieurs groupes d’adultes reproducteurs ont été détectés dans les zones sahariennes de ces pays, tandis que des bandes larvaires ont également été observées en Algérie, au Tchad et au Maroc. Ces criquets, favorisés par les précipitations récentes, entament leur reproduction printanière, ce qui pourrait entraîner une augmentation significative de leur population dans les semaines à venir. Au Maroc, les adultes épars présents dans le sud du pays participent à cette dynamique inquiétante.
Dans les autres régions du continent, notamment le long de la vallée du Nil en Égypte et au Soudan, ainsi que sur la côte de la mer Rouge en Arabie Saoudite, des essaims et des bandes larvaires continuent de se reproduire. Ces zones, souvent proches de cultures irriguées, restent particulièrement vulnérables.
Des opérations de lutte en recul mais nécessaires
Les interventions visant à limiter la propagation du Criquet pèlerin ont connu une diminution au mois de mars, avec seulement 17 962 hectares traités, contre 25 748 hectares en février. Malgré cette baisse, les efforts restent cruciaux pour contenir l’extension de ces populations acridiennes, qui représentent une menace directe pour les cultures locales.
Les prévisions indiquent que des opérations de lutte intensives seront nécessaires dans les semaines à venir, surtout dans les zones de reproduction printanière en Afrique du Nord-Ouest. Le centre de l’Algérie, l’ouest de la Libye, le sud de la Tunisie et certaines régions du Maroc devront faire face à une augmentation des groupes et bandes larvaires. L’efficacité des traitements, combinée à une surveillance accrue, sera déterminante pour limiter les dégâts.
Un appel à la vigilance et à la coopération régionale
Face à cette situation, une coopération régionale entre les pays touchés est impérative. Le partage d’informations, l’accès aux technologies de lutte biologiques et chimiques, ainsi que l’implication des communautés locales dans la surveillance des zones infestées constituent des leviers indispensables pour contenir cette résurgence.
Les criquets pèlerins, bien que cycliques, posent un défi majeur à l’agriculture et à l’écosystème saharien. Le Maroc, en tant que pays frontalier de cette dynamique acridienne, se prépare à intensifier ses actions pour protéger les zones vulnérables et limiter l’impact sur ses cultures.
La résurgence du Criquet pèlerin dans le Sahara et son extension à l’Afrique du Nord-Ouest nécessitent des réponses rapides et coordonnées. Alors que la reproduction printanière s’annonce intense, les opérations de lutte doivent être renforcées pour préserver la sécurité alimentaire et limiter les effets de cette menace acridienne. La mobilisation collective sera la clé pour surmonter cette crise écologique et agricole.