La région de Béni Mellal-Khénifra fait face à une crise hydrique sans précédent, marquée par sept années consécutives de sécheresse. Cette situation fragilise l’ensemble des activités agricoles, notamment la culture de la betterave sucrière, filière clé pour l’économie locale. Face à ce défi, Hassan Mounir, Directeur Général de Cosumar, plaide pour des solutions structurelles telles que la mise en place d’une station de dessalement, perçue comme un levier stratégique de développement régional. Revue de presse LesEco.
La sécheresse prolongée exerce une pression majeure sur les ressources en eau. Le barrage Ahmed El Hansali, principal réservoir de la région, affiche un taux de remplissage alarmant de 5 %, soit seulement 33,3 millions de m³ d’eau. Cette pénurie impacte lourdement les cultures, y compris la betterave sucrière, malgré les efforts d’adaptation mis en œuvre par Cosumar.
Pour pallier la rareté des précipitations, Cosumar a mis en place des partenariats avec des agriculteurs disposant de puits, garantissant un accès sécurisé à l’eau. Grâce à cette stratégie et aux actions concertées avec les autorités locales, 7 000 hectares de betterave sucrière ont pu être cultivés cette année, en hausse par rapport à l’année précédente.
Afin de préserver les revenus des agriculteurs partenaires, plusieurs mesures ont été adoptées, notamment la revalorisation du prix d’achat des plantes sucrières et des subventions pour limiter le coût des intrants. Ces initiatives s’accompagnent d’une réduction des charges d’exploitation de 40 % en 2023 et d’une couverture sociale pour les partenaires agricoles.
L’écosystème sucrier de la région joue également un rôle clé dans l’économie locale, avec la création de plus de 350 entreprises spécialisées dans les services agricoles, dont 60 opérant directement à Béni Mellal-Khénifra. Ces entreprises, impliquées dans la logistique et la mécanisation, garantissent une activité économique stable et la pérennité des emplois.
Cosumar a engagé des actions ambitieuses pour optimiser sa consommation d’eau. L’irrigation goutte-à-goutte a été généralisée et des variétés de betterave plus résistantes au stress hydrique ont été introduites. Ces efforts s’accompagnent d’une réduction de 73 % de la consommation d’eau industrielle en dix ans, grâce notamment aux stations d’épuration permettant le recyclage des eaux usées.
L’entreprise mise également sur l’innovation technologique, comme l’utilisation de drones pour optimiser les apports en engrais et surveiller les cultures, réduisant ainsi le gaspillage des ressources en eau.
Face à la gravité de la crise, la mise en place d’une station de dessalement est envisagée comme une solution durable. Ce projet bénéficie du soutien du Conseil régional de Béni Mellal-Khénifra, prêt à investir un milliard de dirhams. Pour Hassan Mounir, cette infrastructure représente bien plus qu’une réponse à la pénurie d’eau : elle constitue un levier majeur de développement économique et agricole pour la région.
Cosumar adopte une approche globale pour garantir la résilience de la filière sucrière. Outre l’accompagnement technique des agriculteurs, l’entreprise modernise ses processus industriels afin de réduire son empreinte hydrique et environnementale.
En collaboration avec les autorités locales et les institutions publiques, Cosumar participe aux Comités techniques régionaux des cultures sucrières (CTRCS), qui prennent des décisions concertées pour gérer la campagne agricole face aux aléas climatiques.
À travers ces initiatives, Cosumar affirme son engagement à assurer la durabilité de la filière sucrière au Maroc, en conjuguant innovation, soutien aux agriculteurs et gestion responsable des ressources en eau.