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Guelmim s’inquiète pour ses ressources en eau

Guelmim: La gestion des ressources en eau entre la pénurie et l’accroissement de la demande.

La province de Guelmim fait face ces dernières années à une pénurie des ressources hydriques, en particulier les eaux souterraines qui constituent l’unique et principale source d’approvisionnement en eau et ce, depuis l’adhésion de la province aux stratégies de réforme menées dans le cadre des projets de développement urbain.

La province dispose d’un réservoir composé de deux nappes, une nappe du bassin Oum Laachar, qui se ressource de Oued Oum Laachar et de ses affluents, caractérisée par un faible débit, et la nappe du bassin Sayad Noun, qui constitue le plus grand bassin de la province et qui se ressource de l’Oued Sayad et de ses affluents et recèle une quantité assez importante d’eaux, mais qui demeure menacée par l’épuisement pendant les années de sécheresse.

La préservation de cette richesse hydrique contre l’exploitation excessive est tributaire de la capacité à mobiliser tous les acteurs de la province pour assurer le développement durable du secteur de l’eau.

La réunion de responsables locaux et d’intervenants dans le secteur de l’eau récemment à Guelmim, lors d’une rencontre organisée dans le cadre de la 12è édition des journée universitaires initiées du 16 au 18 avril par l’Association des enseignants des sciences de vie et terre (branche de Guelmim) autour de la « gestion des ressources en aux, entre contraintes du changement climatique et enjeux du développement durable », traduit une prise de conscience et une volonté de trouver des solutions intermédiaires pour faire face aux contraintes posées par la pénurie des ressources hydriques dans la province.

Dans ce cadre, le délégué provincial de l’Agence du bassin hydraulique de Guelmim-Draa, Abdelaati Qaimi, a indiqué que ces contraintes consistent en l’accroissement de la demande à cause de l’expansion urbaine, la croissance démographique, la succession des années de sécheresse et la surexploitation des nappes phréatiques qui a causé un déficit exponentiel au niveau des ressources hydriques, outre la pollution causée par les déchets solides et le déversement des eaux usées.

Pour restaurer l’équilibre entre l’offre et la demande, M. Qaimi a jugé judicieux de prendre un ensemble de mesures, notamment la mobilisation maximale des eaux de surface à travers la construction des barrages, le forage de puits, la recherche et l’exploration des eaux souterraines, l’alimentation artificielle des nappes phréatiques, le dessalement des eaux saumâtres, dont le réservoir est estimé à 6 millions m3 à Oued Sayad, et le dessalement des eaux de la mer.

S’agissant de la gestion de la demande, le responsable a plaidé pour la rationalisation de l’usage des eaux, la généralisation de l’irrigation localisée, l’amélioration de la rentabilité des écosystèmes hydriques, l’utilisation des techniques d’irrigation directe, ainsi que la valorisation de l’eau d’irrigation en privilégiant les cultures qui consomment moins d’eau et qui sont plus rentables.

Il a également insisté sur l’impératif de consacrer la bonne gouvernance à travers le soutien de la police des eaux pour contrôler l’usage des ressources en eau et l’application des dispositions de la Loi sur l’eau 10-95, et la préparation du noeud de nappe phréatique pour permettre aux utilisateurs de l’eau de contribuer à la bonne gestion des ressources en eau.Pour sa part, Mohamed Ait Attou, chef de la division régionale du département de l’Environnement dans la région de Guelmim-Oued Noun, a mentionné, parmi les contraintes entravant le développement des ressources hydriques dans la région, l’impact des changements climatiques durant les périodes de sécheresse successives et aiguës, les inondations fortes et fréquentes, la régression constante du niveau des eaux dans les nappes phréatiques souterraines à cause du pompage et du forage des puits et la baisse du débit des sources d’eau et des ruisseaux.

D’autres contraintes se rapportent à la salinité élevée des eaux, suite à la succession des périodes de sécheresse, la baisse du débit de l’eau, l’émission des déchets liquides et solides aux abords des sources d’eau et l’absence de réseaux d’assainissement liquide dans les zones rurales.M. Ait Attou s’est également arrêté sur les efforts consentis dans ce domaine, qui concernent essentiellement la réhabilitation des éléments écologiques des espaces naturels, la protection des écosystèmes naturels de toutes les formes de pollution et des conséquences du changement climatique et le suivi de la situation écologique aux niveaux régional et provincial afin de fournir des données exactes pour améliorer les stratégies, les programmes et les projets.

De même, le responsable a appelé à réunir les conditions nécessaires pour consacrer les principes du développement durable à travers l’intégration graduelle de la dimension écologique dans les programmes et les stratégies du développement durable.

M. Ait Attou a poursuivi que la gestion rationnelle et intégrée des ressources hydriques et la protection du patrimoine public hydrique dépendent en grande partie de l’importance accordée aux projets d’assainissement liquide et solide en milieu rural, et d’une meilleure gestion de la demande à travers la mobilisation de ressources hydriques renouvelables et l’exploitation des ressources non conventionnelles.

Il a aussi préconisé l’amélioration du cadre institutionnel et juridique pour jeter les bases d’une gestion décentralisée, participative et intégrée des ressources hydriques et assurer un développement durable et harmonieux du secteur de l’eau.

De son côté, Mbark Ouragh, professeur à l’université Ibn Zohr d’Agadir, a évoqué les problèmes dont souffrent les régions arides et semi-arides, dont la faiblesse des ressources hydriques, notamment dans la province de Guelmim située dans une région connue par son climat sec et par la rareté des précipitations qui affectent l’ensemble du système écologique.

Pour sa part, Belaid Damir, chef de la division de l’assainissement et de l’environnement à la commune de Guelmim, a signalé la fragilité des ressources en eau dont dispose la ville, pointant du doigt l’exploitation abusive de la nappe phréatique, surtout dans les secteurs de l’agriculture et des services.

D’où l’importance de construire de grands barrages qui permettront, selon lui, d’alimenter la nappe phréatique, de subvenir aux besoins de la population locale et de développer l’activité agricole.

Said Amouch, ingénieur à l’agence de l’ONEE (branche eau) à Guelmim-Tan Tan, a fait savoir, quant à lui, que l’Office est en train d’élaborer une étude de faisabilité portant sur le projet de dessalement de l’eau de mer en utilisant les énergies renouvelables, solaire ou éolienne, qui sera réalisé au niveau de la plage de Guelmim.

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