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Amine Bennani: « La Fédération des fruits rouges va aider les producteurs »

L’IPBM a pour but d’aider la filière des fruits rouges à se mettre à niveau.

La Fédération Interprofessionnelle Marocaine des Fruits Rouges INTERPROBERRIES MAROC (IPBM) a été créée il y a seulement quelques semaines à Larache. Nous sommes aujourd’hui avec Amine Bennani, agriculteur, directeur de Phyto Loukkos et vice-président de l’IPBM, qui nous parle de la Fédération et de l’évolution de la filière fruits rouges au Maroc.

AgriMaroc.ma : Pourquoi avoir créé la Fédération Interprofessionnelle des fruits rouges ?
amine-bennaniAmine Bennani :
La Fédération Interprofessionnelle Marocaine des Fruits Rouges, que nous avons nommé INTERPROBERRIES MAROC (IPBM), a été créée par les deux associations actives de la filière, à savoir : l’Association Marocaines des Producteurs des Fruits Rouges (AMPFR) et l’Association Marocaine des Conditionneurs Exportateurs des Fruits Rouges (AMCEFR). La Fédération est donc constituée à 50% d’agriculteurs et producteurs et à 50% de conditionneurs et exportateurs.
Notre premier but est d’aider les petits et moyens agriculteurs à se mettre à niveau grâce aux moyens mis en place par la Fédération comme la création d’une coopérative, l’agrégation des petites et moyennes exploitations, etc. Le deuxième but, et pas des moindres, consiste à créer un centre technique qui permettra de développer de nouvelles variétés de fruits rouges qui seront plus adaptées aux conditions du Maroc.

AgriMaroc.ma : En quoi la Fédération va-t-elle aider les agriculteurs ?
Amine Bennani : Les moyens mis en place par la Fédération (coopérative, agrégation, mise à disposition de moyens techniques, etc) permettront aux agriculteurs de produire mieux mais aussi de mieux vendre leurs produits. Actuellement, le réseau est organisé autour de sociétés privés qui s’occupent de la commercialisation.

AgriMaroc.ma : Quel plan d’action a été mis en place par la Fédération ?
Amine Bennani :
Je ne sais pas si nous pouvons déjà parler de plan d’action car nous venons juste de créer l’IPBM, nous sommes une très jeune Fédération. Nous nous concentrons pour l’instant sur le Festival des fruits rouges qui aura lieu du 15 au 17 mars à Larache, c’est l’occasion de faire connaître davantage l’IPBM. Nous avons déjà déposé tous les papiers administratifs pour l’approbation de l’IPBM, dont la création devrait être annoncée officiellement lors du Festival par le ministre de l’agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch.
Ensuite nous prévoyons de faire du lobbying afin de lever des fonds auprès du ministère de tutelle et des principaux acteurs du secteur. Cela nous permettra d’avoir les moyens nécessaires pour embaucher des cadres qui pourront commencer l’encadrement et le suivi des agriculteurs, la mise à niveau de la filière, etc.

AgriMaroc.ma : Quelles sont vos attentes concernant votre participation au Festival des fruits rouges ?
Amine Bennani :
Cette année, le festival est orienté vers l’innovation. Nous allons donc parler des nouveautés comme l’introduction de la mûre, l’introduction des baies de goji, de quelques nouvelles techniques, etc. Un centre de recherche espagnol sera parmi nous pour montrer de nouvelles recherches et de nouvelles techniques qui sont en cours de développement.
Notre attente principale c’est tout d’abord la reconnaissance. Le ministre Aziz Akhannouch va faire l’annonce officielle de la création de l’IPBM lors de la cérémonie d’ouverture.  Nous voulons montrer l’importance de la filière des fruits rouges et son potentiel d’évolution. Ce secteur d’activité se développe bien depuis quelques années : il y a maintenant 7000 ha environ.
Nous profitons également de ce genre de rassemblement et de la présence de personnalités officielles pour présenter nos problèmes. Par exemple, aujourd’hui, la disponibilité de la main d’œuvre, et le foncier sont des freins pour le développement de la filière.

AgriMaroc.ma : Pouvez-vous nous dresser un état des lieux des fruits rouges marocains sur le marché de l’exportation ?
Amine Bennani :
Les fruits rouges se classent à la 2e ou 3e place des filières de fruits et légumes qui font rentrer le plus de devises étrangères dans le Royaume. Ces chiffres sont amenés à évoluer en raison du potentiel de la filière sur le marché de l’exportation.
En revanche, cette année, il a fait très froid. La production est donc pauvre mais nous réussissons à vendre à de bons prix. Actuellement, les prix sont supérieurs à ceux de fin d’année, alors qu’ils sont habituellement moins importants à cette période. Même si les prix sont biens, les quantités sont minimes : les producteurs récoltent la moitié, sinon moins, que la normale.

AgriMaroc.ma : Y a-t-il eu une évolution par rapport à la campagne précédente ?
Amine Bennani :
Nous sommes plus ou moins sur le même scénario que la campagne précédente. Il a fait froid l’année dernière aussi, bien que cette année cela soit plus intense.  Les températures sont de 1°C ou moins la nuit et 26 à 28°C la journée. Ces écarts de température impactent la maturité des fruits. Il y a eu une baisse de production considérable, surtout au mois de janvier.

AgriMaroc : Comment voyez-vous l’avenir du secteur des fruits rouges au Maroc ?
Amine Bennani :
Nous sommes confiants sur l’avenir car de plus en plus de jeunes s’intéressent et se mettent à la culture des fruits rouges et il y a aussi beaucoup d’investisseurs marocains et étrangers qui investissent dans la filière.
Mais la filière va aussi devoir relever des défis comme ceux liés au foncier. Dans la région du Loukkos, le foncier est très parcellé : il y a beaucoup de petites parcelles de 5 ha ce qui pose problème à ceux qui cherchent de grandes parcelles. L’autre défi concerne la disponibilité et la qualification de la main d’œuvre.

AgriMaroc.ma : Quelle sont les solutions proposées aujourd’hui pour faire face à ces défis ?
Amine Bennani : Peut-être que les investisseurs peuvent s’excentrer vers Kénitra, mais nous ne sommes pas convaincus par cette solution. Il faudrait que l’ADA et le gouvernement mobilisent les terrains disponibles dans le périmètre et qu’ils donnent la priorité à cette culture.
En ce qui concerne la main d’œuvre, nous sommes en train  de faire un travail de fond. Le problème c’est que nous rentrons en concurrence directe avec l’industrie qui offre des avantages aux salariés. Nous essayons donc de faire valoir les avantages à travailler dans le secteur agricole et de faire revenir les gens en montagne.

Agrimaroc.ma : Un petit mot pour les lecteurs d’AgriMaroc.ma ?
Amine Bennani : 
J’espère qu’ils consommeront des fruits de leur terroir comme les fruits rouges parce que ce sont des fruits qui sont faits avec amour et pour les marocains avant tout.

Merci à Monsieur Amine BENNANI. Propos recueillis.

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