Formations/démonstrations de la FAO/BERD au profit d’agriculteurs et techniciens de l’huilerie dans les régions de Fès-Meknès et de Marrakech-Tensift-El Haouz
La FAO / BERD au Maroc pour mener des formations sur les bonnes pratiques dans les huileries et la qualité de l’huile d’olive en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts et Interprolive.
L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts (MAPM-DREF) et Interprolive, ont organisé deux séries de formations sur les techniques de trituration de huile d’olive et la dégustation dans une dizaine d’unité de trituration des régions de Fès-Meknès et de Marrakech-Tensift-El Haouz, en Décembre 2017 et Janvier 2018 respectivement. Ces formations, qui ont touché environ 500 bénéficiaires, dont 200 ont participé aux formations de dégustation, font parties des activités menées conjointement par la FAO et la BERD en collaboration avec les partenaires marocains du MAPM-DREF et Interprolive visant à soutenir le développement de la filière oléicole marocaine.
Grâce au soutien des partenaires nationaux, le secteur oléicole marocain qui représente actuellement environ 10% des surfaces agricoles et 5% du PIB agricole, pourrait connaitre une évolution qualitative importante, car ces initiatives sont effectives tant du point de vue du producteur que de celui du consommateur, comme nous l’a expliqué M. Mohammed Sadiki, Secrétaire Général du ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts « La sensibilisation du consommateur marocain à la qualité des produits est essentielle pour le développement du secteur oléicole ». Il a également ajouté que « des consommateurs plus exigeants quant aux propriétés organoleptiques de l’huile d’olive peuvent inciter les producteurs à suivre des normes de production strictes et ce afin de produire une huile de haute qualité qui répond aux attentes du consommateur. »
Il est également important de rappeler que le développement du secteur s’inscrit dans le cadre de la réalisation des 17 Objectifs de développement durable définis par les Nations Unies. Comme l’a déclaré M. Michael Hage, Coordinateur du bureau sous régional de la FAO pour l’Afrique du Nord, la collaboration entre les deux institutions et les parties prenantes nationales est essentielle à l’atteinte de ces objectifs « La FAO s’est engagée à contribuer à la réalisation des 17 Objectifs de développement durable; elle est même garante de 21 indicateurs. C’est pourquoi nous accompagnons nos partenaires dans la réalisation de ces objectifs notamment : la lutte contre la faim et la pauvreté, l’égalité entre les hommes et les femmes surtout en milieu rural et l’amélioration des revenus des agriculteurs, conformément aux Objectifs 1,2 et 5 qui sont au cœur de notre programme à horizon 2030 » qui a également ajouté qu’ «en poursuivant le travail en étroite collaboration avec nos partenaires de la partie nationale, je citerai notamment le Ministère de l’Agriculture et Interprolive dans le cas de ces formations, nous croyons fermement que nous pouvons faire du Maroc et de l’ensemble de la région un exemple de réussite dans l’implémentation de l’ODD 8 relatif au travail décent et à la croissance économique »
Au cours de ces formations les bénéficiaires ont été sensibilisés sur les techniques de récolte et de trituration à adopter afin de produire une huile d’olive de haute qualité dont la consommation est bénéfique pour la santé. L’huile d’olive vierge extra présente en effet des propriétés physico-chimiques, le taux de polyphénols entre autres, dont les effets bénéfiques sur la santé sont reconnus. De plus, les formations ont mis l’accent sur la différence de qualité entre l’huile d’olive produite par les maasras traditionnelles par rapport aux unités de trituration modernes.
Monsieur Ahmed Khannoufi, Directeur d’Interprolive a quant à lui félicité l’aspect concret et technique de ces formations en déclarant : « Ces formations pratiques offrent aux acteurs du secteur une opportunité très concrète d’approfondir leurs connaissances en termes de techniques de trituration. De plus, les formations sont organisées de façon personnalisée de façon à répondre aux besoins spécifiques de chaque huilerie ».
Les formations dans les huileries sont accompagnées de séances d’introduction à la dégustation de l’huile d’olive au cours desquelles les bénéficiaires ont testé des huiles d’olive de qualités différentes. L’objectif de ces séances est de sensibiliser les consommateurs quant à la qualité de l’huile d’olive afin de les amener d’une part à reconnaitre les principaux défauts pouvant être présent dans l’huile mais également à identifier les attributs caractéristiques d’une huile d’olive de qualité à haute valeur nutritionnelle.
Mme Naima Ait Hmad, agricultrice dans la région de Chichaoua et membre du GIE Abaynou Chichaoua a déclaré avoir été très satisfaite quant au contenu des formations « Les formations organisées en deux temps ; gestion du processus d’extraction et dégustation d’huile d’olive m’ont permis d’associer l’effet des techniques de production discutées sur le goût et l’odeur de l’huile et le résultat des bonnes pratiques sur les caractéristiques gustatives de l’huile est très net. »
Des experts en culture oléicole et chefs panel de la région des Pouilles en Italie ont été mobilisés pour animer et encadrer ces formations visant à toucher plus de 500 agriculteurs, techniciens, apprentis des instituts agraires, membres de coopératives et de groupes d’intérêt économique (GIE) au Maroc. Certaines séances se sont aussi focalisées sur les entreprises du secteur privé et les fournisseurs de prestations de service de la trituration d’olive.
Les séances de dégustation avec des experts ont révélé que les consommateurs ont une préférence pour des huiles de bonne qualité où l’on retrouve des sensations de piquant, d’amer et de fruité.
Mr Giovanni Martellini, l’un des experts et chef de panel de dégustation a déclaré « C’est très impressionnant; dès que les agriculteurs goûtent une huile de haute qualité d’origine marocaine sans défauts organoleptiques, ils rejettent tout de suite des huiles de moindre qualité telle qu’une huile vierge courante ».
Il a confirmé que grâce à de bonnes techniques de stockage et de trituration des olives, les producteurs marocains cultivant principalement des variétés locales comme la picholine marocaine et travaillant dans des unités de trituration modernes pourraient « améliorer considérablement la qualité de leurs huiles d’olive en produisant des huiles avec une concentration élevée en polyphénols naturellement présente dans la picholine ».
Ces formations s’inscrivent dans le cadre des initiatives menées conjointement par la FAO et la BERD en collaboration avec les partenaires Marocains du MAPM-DREF et Interprolive visant à soutenir le développement du secteur oléicole marocain. Elles visent également à contribuer à l’amélioration de la qualité des produits et sous-produits de l’olivier, l’efficacité et la productivité du secteur, la promotion du dialogue et la coopération entre les secteurs public et privé.
La FAO et la BERD s’appuieront sur les expériences acquises au cours des formations– y compris le soutien de la promotion d’une meilleure qualité d’huile d’olive au Maroc – afin de favoriser le dialogue et la coopération entre les secteurs public et privé pour aboutir à une filière oléicole plus efficace et plus inclusive.