Edito: quel avenir pour la tomate marocaine ?
Le Maroc est officiellement le leader mondial au niveau des exportations de tomates. Les chiffres sont implacables 547 030 tonnes de tomates ont été produites et exportées en 2015 sur l’ensemble du Maroc. Et alors que beaucoup crient au scandale, arguant que le Maroc exporte de l’eau, si rare soit-elle… Ou que le pays gagnerait à transformer davantage au lieu d’exporter sa matière première, la question (légitime) se pose, quel avenir pour cette filière?
La tomate contre vents et marées
Les exportations marocaines de tomates ne cessent de croître. Le Maroc s’est fait une place dorée sur le marché de la tomate, au point d’en être officiellement devenu le leader mondial lors de cette campagne 2015. Avec 547 030 tonnes de tomates le pays a atteint le Graal contre vents et marées.
Pourtant cette position agréable de leader, si tant est qu’être chassé est plus « délicat » que d’être chasseur, ne doit pas éluder le fait qu’au Maroc tout ne s’annonçait pas rose. D’ailleurs les médias dans leur globalité, annonçaient une période de vache maigre pour la tomate, qui devait subir une baisse de la demande liée aux attentats de Paris, ou perdre 40 à 50% des quantités produites à cause du manque de pluies, ou encore subir les effets de la remise en question de l’accord agricole …
En réalité il n’en a été rien, la tomate marocaine a battu tous les records, et en particulier grâce aux efforts des professionnels de la filière qui se sont engagés malgré les difficultés, à produire bien et à produire bon. Une qualité reconnue et qui a sauvé une campagne qui semblait compromise.
Dans la région Souss-Massa notamment, les producteurs ont su proposer un produit de qualité qui a su finalement trouver sa place sur les étales étrangères.
À la croisée des chemins politiques
Rappelons enfin que le contexte externe n’a pas été que négatif, puisque le conflit turco-russe a notamment ouvert de nouveaux débouchés. La Turquie, concurrent notoire, qui a écoulé plus de 337 000 tonnes de tomates en 2015 a ainsi disparu du marché Russie, qui a également, rappelons le, boycotté les tomates européennes et espagnoles en particulier. Le Maroc a su profiter de ces facteurs là.
Mais quel avenir se dessine pour nos tomates? Pouvons nous durablement miser sur un marché russe instable, qui rebat les cartes à chaque conflit géopolitique? Pouvons nous réellement nous appuyer sur un marché chinois compliqué mais de plus en plus accessible au vu des rapprochements en cours, Sa Majesté le Roi Mohamed VI œuvrant pour un partenariat stratégique et des accords bilatéraux lors de sa visite royale?
Seul l’avenir nous le dira… et vous quel est votre avis?