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Drâa-Tafilalet: Une sècheresse se profile à l’horizon

Au ciel de Drâa-Tafilalet, la sècheresse pointe à l’horizon, sonne l’heure de la mobilisation.

La sècheresse dans la région Drâa-Tafilalet pointe à l’horizon, les populations redoutent tant le retour de ce phénomène climatique récurrent de peur d’affecter un écosystème déjà fragile et d’accélérer la désertification qui sonne l’heure de la mobilisation.

Plusieurs indicateurs alertent sur l’urgence de solutions pour réhabiliter ce territoire constitué d’espaces oasiens et enrayer les impacts négatifs induits par les dérèglements climatiques.

Les effets les plus visibles de la sécheresse se situent au niveau de l’environnement en termes de détérioration de la qualité des sols, de l’eau et des rendements agricoles avec des impacts économiques.

Ce phénomène naturel entraîne la pauvreté et déclenche l’exode d’où la nécessité de mesures viables pour faire face à la pénurie d’eau d’irrigation agricole.

Durant la période 2012-2014, la région a été déclarée zone sinistrée à cause de ce fléau qui affecte de plein fouet la faune et la flore.

La dernière sécheresse en date est peut être beaucoup plus dramatique que celle des années précédentes c’est pourquoi elle est gravée dans l’esprit des agriculteurs qui craignent que ce scénario se reproduise.

Certes, le propos n’est pas de dramatiser la situation, mais des signes précurseurs de l’impact du fléau sont là et il n’est pas nécessaire d’être expert en la matière pour déceler les prémices du phénomène.

Une analyse objective de la situation sur le terrain et des indicateurs sur la disponibilité des ressources hydriques corrobore ce constat.

En théorie, les ingénieurs hydrauliciens font état de trois types de sécheresse: pluviométrique, hydrométrique et hydrogéologique.

Jusqu’à présent, seul un déficit pluviométrique a été enregistré, au titre de l’année agricole 2016-2017, dans une région où les précipitations ont accusé une baisse de 50 pc par rapport à la normale, selon l’Agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris (ABHGZR).

Aussi, la sécheresse hydrométrique commence à se manifester, les apports d’eau du barrage Hassan Addakhil étant déficitaires de 50 pc par rapport à la moyenne annuelle et sa retenue actuelle est seulement de 27 pc.

Sur le plan hydrogéologique, les nappes phréatiques ont également subi une légère baisse d’environ 30 cm en moyenne.

En passant au peigne fin toutes ces données, les spécialistes sont d’avis que la sécheresse dans la région est structurelle et cette problématique doit être traitée selon une approche globale.

Le temps presse et les agriculteurs en posture d’attente se désolent des signes avant-coureurs de la sécheresse surtout que d’autres difficultés s’amoncellent les unes sur les autres à l’image de la désertification.

Pour mesurer son impact, il suffit de visiter Zagora ou Erfoud pour voir comment l’envahissement des sables affecte ces oasis, les usagers de l’axe routier Tinghir-Tinjdad-Merzouga connaissent bien les dunes mouvantes.

Dans leurs argumentaires sur les causes de la sécheresse, les spécialistes des questions environnementales et météorologiques mettent en avant notamment le positionnement géographique de la région située derrière une chaine montagneuse qui bloque souvent le passage des nuages porteurs de pluies.

Les agriculteurs eux composent avec le caprice des aléas climatiques et malgré tout, ils restent confiants en l’avenir même si la situation sur le terrain est difficile.

Face à ce constat, des voix s’élèvent ici et là pour plaider en faveur de solutions palpables aux problèmes climatiques.

Sensibles à ces appels, les experts préconisent une série de propositions pour s’adapter à la sécheresse à travers notamment la construction de nouveaux barrages et la mise en place d’un plan de gestion du phénomène visant la sauvegarde des khettaras, la réutilisation des eaux usées épurées et la collecte des eaux de pluie.

Quant à la désertification, la panacée n’existe pas mais des solutions locales comme le reboisement et la restauration des sols peuvent être mises en œuvre pour atténuer l’impact du fléau.

En dépit du coût financier qu’elles peuvent entrainer, ces mesures méritent d’être testées, car il s’agit de l’avenir d’une région riche par sa civilisation et féconde par sa culture.

C’est pour cette raison que les spécialistes estiment opportun de mettre en place un programme d’irrigation rationnel à partir de l’année agricole 2017-2018, le but étant de faire face à la pénurie d’eau en donnant la priorité à l’irrigation des arbres fruitiers surtout le palmier dattier et l’olivier.

Aussi, la célébration de la journée mondiale de la sécheresse et la désertification constitue une occasion propice en vue de sensibiliser le public sur l’enjeu des questions environnementales qui pèsent sur l’avenir de l’humanité.

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