Aziz Akhannouch a dévoilé les premiers détails d’une stratégie de préservation des oasis.
Le Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, Aziz Akhannouch, a dévoilé les premiers détails d’une stratégie de préservation des oasis. Cette stratégie a pour ambition de faire revivre des espaces sinistrés. Mais le soutien international est plus que nécessaire pour que la stratégie aboutisse.
Lundi 14 Novembre, Aziz Akhannouch a présenté l’intiative « Oasis Durables ». Cette initiative a pour objectif de sauvegarder les espaces souffrants du phénomène de désertification. Dans le cadre de cette présentation, le Ministre de l’Agriculture a déclaré que le Maroc a perdu 2/3 de ses oasis et si rien n’est fait, ces espaces naguère florissants disparaîtront. Par la suite, les autorités marocaines et les experts d’organismes internationaux (UNCCD, FAO, UNESCO…) ont élaboré un plan de sauvetage des oasis.
Dans toutes les zones oasiennes, selon nos confrères de medias24.com, les effets des changements climatiques, la raréfaction de l’eau, l’érosion des sols, la diminution de la biodiversité et le recul de l’activité agricole conduisent toujours à la fragmentation des communautés qui préfèrent migrer vers la ville.
L’initiative « Oasis Durables » s’appuie sur l’article 7 de l’Accord de Paris qui énonce la nécessité de protéger les écosystèmes les plus vulnérables, tels que: Les oasis qui abritent 2 milliards d’habitants (soit 28% de la population mondiale) et qui couvrent 40% de la surface terrestre et 60% de l’Afrique.
Dans le cadre de la COP22, trois axes stratégiques d’intervention ont été proposés: Le premier consiste à reconnaître les spécificités du système oasien, sa vulnérabilité et ses capacités uniques de résilience aux changements climatiques. Cette reconnaissance passera par un recensement exhaustif des zones oasiennes à travers une cartographie précise. Le deuxième axe a pour objectif de mettre en œuvre des actions concertées afin de préserver la biodiversité végétale et animale, les techniques agricoles et l’optimisation des ressources hydriques. Encadrer l’urbanisation et défendre le patrimoine architectural et culturel afin de préserver l’écosystème et le capital humain de ces lieux de vie au Maroc et dans tous les autres pays concernés. Et le troisième a pour but de valoriser ses potentialités naturelles dans une démarche de développement durable qui intègre les dimensions économiques, sociales et environnementales (développement des produits du terroir, de l’écotourisme, de l’artisanat, des coopératives et des GIE …).
Afin d’atteindre ces objectifs, une liste de recommandations a été soumise. Parmi ces recommandations, il sera question de mutualiser les efforts des pays concernés par la menace de disparition des espaces oasiens, de mettre en place de systèmes d’alerte (Sécheresse, incendies, inondations, ensablement, invasion de criquets, pullulation d’autres ravageurs et dissémination des maladies (palmiers)), faire signer un document commun aux États concernés en faveur des oasis, initier des discussions (processus CCNUCC et hors CCNUCC) pour un statut spécifique des oasis, former une coalition de pays et d’organisations concernés par la problématique et la revitalisation oasienne, les sensibiliser aux solutions envisageables pour ces écosystèmes, créer une structure dédiée (lobbying) pour un plaidoyer commun en faveur des oasis, constituer un fonds financé par les pays et les organisations concernés et par des fonds climats.
Cette initiative permettra de traiter certaines problématiques des oasis marocaines, mais sans coopération internationale, les résultats de la lutte contre la désertification et les changements climatiques auront un impact très limité.
Au cours de cette présentation, la Secrétaire Exécutive de la CNULCD (Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification) a annoncé l’installation en avril 2017 à Rabat d’un centre de coordination africain pour lutter contre les effets de la désertification.