Doucement, la stratégie de développement du secteur agroalimentaire se met en place.
Une stratégie de développement du secteur agroalimentaire comprenant la valorisation, l’exportation et la distribution sur le marché national se met doucement en place.
L’industrie de l’agroalimentaire a connu de belles avancées au cours des derniers mois suite à la signature d’un contrat-programme, l’annonce du CAM d’un soutien aux entreprises du secteur à travers différents accompagnements financiers et le projet des Centres d’Innovations d’AgroAlimentaires (CIAA).
Un contrat-programme signé
Le contrat-programme signé en faveur de l’industrie agro-alimentaire sera effectif sur la période 2017-2021. 12 milliards de dirhams (Dh) seront investis dont 8 par le secteur privé. Les objectifs du contrat-programme en termes d’économie impliquent : une augmentation du chiffre d’affaire de 41,7 milliards de Dh par an, de 12,5 milliards de Dh à l’export et une valeur ajoutée de 13 milliards de Dh indique Le360.ma. Sur le plan social, 38 000 emplois permanents devraient être créés ainsi que plusieurs milliers de postes indirects et non-permanents.
Le contrat-programme vise à booster certaines filières en recul comme celles des jus d’agrumes, de la conserve végétale ou des olives de table. D’autres branches comprenant celles des cornichons, du concentré de tomate, des haricots verts et légumes surgelés devront renforcer leur présence à l’export.
Le contrat-programme vise à dynamiser l’ensemble des filières de l’agroalimentaire tout en valorisant l’amont : l’agriculture. Malheureusement, le délai de réalisation des projets risque de dépasser la date buttoir anticipée à 2021 en raison du temps nécessaire pour la mobilisation des financements, la construction, et la mise en place des équipements.
Les Centres d’Innovations AgroAlimentaires (CIAA)
Afin de développer le secteur de l’agroalimentaire et d’augmenter sa valeur ajoutée, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts prévoit la mise en place de Centres d’Innovations AgroAlimentaires (CIAA). Pour l’instant à l’état de projet, le ministère a lancé un appel d’offre pour l’évaluation des demandes des opérateurs spécialisés dans l’innovation et les propositions de modèles de gestion desdits centres.
Les Centres auront pour objectifs d’aider les différents acteurs du secteur à trouver des solutions aux obstacles qui freinent l’évolution du PIB de l’industrie agroalimentaire. Les principales difficultés rencontrées par l’agro-industrie sont : la concurrence informelle, les défis technologiques et commerciaux (surtout pour les PME), le cadre incitatif qui n’est pas en phase avec les profils d’investissements ainsi que la taille des industries agroalimentaires.
Un autre point noir du secteur est le fait que 40% des revenus viennent de la transformation de produits importés (meunerie, soda, tabac, etc) plutôt que de produits agricoles locaux. Le dernier frein au développement de l’industrie agroalimentaire concerne le montant des investissements (entre 3,5 et 3,8 milliards de dirhams par an depuis 2010) et le manque de création de nouvelles entreprises qui pourraient dynamiser le secteur.
LesEcos.ma précise que la mise en place des CIAA passera à travers trois grandes axes : l’évaluation qualitative et quantitative de la demande pour la prestation de services d’appui business et techniques auprès de la population cible (2 100 entreprises agro-industrielles selon la base de données du ministère), l’élaboration d’un modèle de gestion et de fonctionnement des CIAA et l’introduction d’un mécanisme d’appel à projets pour l’innovation agro-industrielle.
L’accompagnement financier
La semaine dernière, le Crédit Agricole du Maroc (CAM) a ouvert une nouvelle offre de financement dédiée à l’accompagnement de l’industrie agroalimentaire. Le ministre de l’agriculture a affirmé son soutien au CAM pour ces investissements, indique L’Economiste.
En ce qui concerne le financement de 12 milliards de dirhams pour le contrat-programme, l’Etat participera au tiers par le biais de subventions. Les aides et subventions accordées au secteur de l’agroalimentaire ont connu des changements. Par exemple, les aides pour la filière du conditionnement des agrumes ne sont plus plafonnées et s’élèvent à 30% du montant global de l’investissement, quel que soit le coût de l’équipement. L’exportation et la distribution locale vont également bénéficier d’aides supplémentaires.
En ce qui concerne les salariés d’usine de valorisation et les producteurs, ils ont désormais un accès simplifié aux crédits personnels. Si les subventions ne leur sont pas versées rapidement, ils peuvent tout de même accéder à 85% de la valeur de l’aide. De plus, les industriels de l’agroalimentaire proposent aux exploitants des avances sur récolte ce qui sécurise l’approvisionnement des usines.
Grâce à sa connaissance approfondie du des différentes filières agricoles, le CAM va proposer plusieurs packs de crédits de fonctionnement et d’investissement comme avance aux subventions de l’Etat. Les offres visent à « apporter une réponse aux besoins des entreprises, à chaque étape de la chaîne de valeur, sans distinction des filières ». Les packs prennent en compte tout le circuit de production : des intrants à la distribution en passant par la valorisation. Au total, 8 packs sont disponibles en fonction de la filière d’activité : agrumes, fruits, légumes, olives, lait, viandes, pâtes et couscous et biscuiterie, confiserie, chocolaterie. Un dernier « pack » est proposé : le développement durable. Il a pour but d’aider les acteurs du secteur à adopter une agriculture raisonnée, responsable ou même biologique.
Demande de contact plutôt qu’un commentaire ..
Bonjour,
Je suis responsable des relations internationales (formation) d’une Ecole d’ingénieurs en Agro-alimentaire en Bretagne (l’ESIAB) dans laquelle nous formons des ingénieurs en production, R et D et qualité. Dans ce cadre nous intensifions nos relations (anciennes par ailleurs) avec le Maroc (EST, ENSA). Vos éclairages actualisés sur ce secteur sont intéressants pour moi qui suis à l’étranger, afin d’adapter nos échanges au terrain. Pouvez-vous m’abonner à votre liste de diffusion. Merci.
Cordialement
Laurent ESCLADE
vous pouvez me contacter s il vous plait