Le NPK chinois va-t-il concurrencer l’OCP ?
Suite à la baisse des taxes d’exportation des engrais chinois, le NPK asiatique viendra-t-il concurrencer les produits de l’OCP ?
La Chine a annoncé le retrait de la taxe de 20% à laquelle étaient soumis les exportateurs d’engrais de type NPK. A la place, elle impose une taxe fixe de 100 yuans (144 Dh) par tonne. Entre 2014 et 2016, cette taxe était encore de 30% ce qui permettait de dissuader les acteurs chinois d’exporter du potassium hors du pays.
L’industrie des intrants s’est beaucoup développée ces dernières années. La capacité de production de NPK a évolué de 40% entre 2010 et 2015. Aujourd’hui, les chinois produisent environ 45 millions T/an de NPK, ce qui en fait le premier producteur mondial. Mais face à la baisse des revenus des agriculteurs du pays, l’Etat a suspendu cette politique d’expansion. En effet, l’impossibilité de vendre sur le marché national et les taxes trop élevées à l’exportation ont eu des répercussions négatives sur la commercialisation du NPK. Pour y remédier, les taxes d’exportation ont progressivement été baissées.
Les principaux marchés par la Chine sont l’Asie du Sud-Est et du Sud (Philippines, Vietnam, Mlaisie, Indonésie, Malaisie, etc). L’Inde est également un prospect important. D’un point de vue logistique, les produits chinois pourraient même arriver sur le marché africain et surtout en Afrique de l’Est.
« Logistiquement, cela aurait du sens pour la Chine d’essayer de commencer à exporter du NPK vers l’Afrique, notamment vers l’Afrique de l’Est, bien que les marchés dans cette région soient davantage sur le NPS que le NPK », explique Julia Campbell à CommodAfrica. « En outre, l’OCP [Office chérifien des phosphates, Ndlr] a été incroyablement agressif ces deux dernières années pour gagner des parts de marché en Afrique. Ceci est surtout évident en Afrique de l’Ouest mais ils ont clairement l’intention d’étendre leur présence aussi en Afrique de l’Est, notamment en Ethiopie. Ainsi, la Chine va sans aucun doute faire face à une concurrence très sérieuse de la part de l’OCP si Pékin décide de le concurrencer en Afrique. Et l’OCP aurait l’avantage logistique ».