Alors que la saison des myrtilles tire à sa fin au Maroc, les producteurs se préparent à clore une année particulièrement éprouvante mais néanmoins fructueuse. Amine Bennani, président de l’Association marocaine des producteurs de fruits à baies, partage un bilan positif, marqué par une augmentation significative des volumes malgré les défis imposés par le climat et une crise sanitaire éphémère.
Cette année, les producteurs de myrtilles au Maroc ont enregistré une hausse notable des volumes récoltés. « Les volumes ont considérablement augmenté par rapport à la saison dernière. En attendant que les données soient centralisées à la fin de la campagne, je peux annoncer avec certitude une augmentation à deux chiffres des exportations. Cependant, les volumes de la saison dernière étaient particulièrement faibles ; cette saison ne représente qu’un retour à la normale. Cette augmentation est surtout due à l’extension des surfaces et aux rendements élevés des variétés anciennes, étant donné que nous n’avons pas encore atteint notre potentiel de production en raison du climat défavorable », affirme Bennani.
Cette croissance est attribuée à l’extension des surfaces cultivées et aux bons rendements des variétés anciennes, bien que le plein potentiel de production n’ait pas été atteint en raison de conditions climatiques défavorables. Des vents violents et le chergui, un vent sec et chaud, ont notamment perturbé la récolte dans plusieurs régions, entraînant des pertes significatives et des irrégularités dans la production.
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Le début de saison a vu des prix élevés, soutenus par les perturbations climatiques affectant les concurrents en Amérique latine. Toutefois, l’abondance des volumes a entraîné une baisse globale des prix, avec des variations notables selon le calibre des fruits. « Aucune cohérence n’a été observée. Nous avons commencé la saison en janvier avec de bons prix, autour de 80 MAD le kilo, en raison du phénomène climatique El Niño qui a affecté la concurrence en Amérique latine. En mars, les prix sont revenus à la normale. La particularité de cette saison a été le niveau particulièrement élevé des prix pour les gros calibres, en particulier les 18+, ce qui n’avait jamais été vu auparavant. Pour résumer la saison, le prix médian pondéré s’est situé autour de 40 dirhams. », explique Bennani.
La pénurie de main-d’œuvre durant le pic de récolte, coïncidant avec le mois de Ramadan et les festivités de l’Aïd, a également posé d’importants défis logistiques, augmentant les coûts et affectant la fraîcheur des fruits. En dépit de ces obstacles, le Maroc continue de renforcer sa présence sur les marchés internationaux, avec une attention particulière portée aux marchés du Royaume-Uni, de l’Europe, et une expansion notable en Russie et au Moyen-Orient.
Amine Bennani reste optimiste pour l’avenir, mentionnant des avancées significatives dans les négociations avec la Chine et une demande croissante du Canada. La saison prochaine promet de nouvelles opportunités de croissance et d’amélioration, les producteurs marocains ayant prouvé leur capacité à surmonter les défis et à s’adapter à un environnement commercial en constante évolution.