INTERVIEW D’EXPERT
Augmenter les rendements des cultures sous serre : l’avis d’ARaymond Agriculture
Pour maximiser la productivité et la qualité des récoltes sous serre, les équipements jouent un rôle clé. Les supports de grappe s’imposent ainsi comme un allié de taille pour la culture de tomates sous serre, selon ARaymond Agriculture, expert en solutions de fixation et d’assemblage. Quels sont les bénéfices concrets de cette solution pour les producteurs ? Pourquoi le groupe choisit-il d’investir dans le développement d’accessoires de culture biodégradables depuis plusieurs années ? David Furphy, ingénieur commercial et marketing, répond à nos questions.
Pouvez-vous nous présenter ARaymond Agriculture et votre rôle au sein de l’entreprise ?
David Furphy (DF) : ARaymond est un groupe industriel historique. Avec notre filiale spécialisée ARaymond Agriculture, nous développons des solutions innovantes qui optimisent les processus de production des agriculteurs, réduisent leurs coûts et améliorent leur efficacité. Mon rôle consiste à développer mon activité en France, Belgique, Suisse, Finlande, Italie et Maroc.
Vous proposez notamment des supports de grappe pour la culture de tomates sous serre. Quels sont leurs avantages pour les producteurs ?
DF : Ces équipements ont été mis au point pour améliorer la qualité et le rendement des récoltes. L’un des principaux avantages des demi-lunes (l’autre nom des supports de grappe) est d’éviter les blessures et déformations des fruits. Ce qui préserve leur aspect pour une bonne commercialisation et réduit les pertes.
De plus, en soutenant les grappes, cette solution évite de se retrouver avec des branches fendues. La répartition des nutriments est aussi plus homogène. Et la circulation de l’air réduit le risque d’infection par le botrytis.
Lors de la récolte, nos supports de grappe facilitent l’accès aux fruits, ce qui permet de gagner un temps précieux et d’optimiser la main-d’œuvre.
Depuis quelques années, vous avez mis sur le marché une gamme d’accessoires compostables et biodégradables. Pourquoi cet investissement en R&D ? En quoi cela répond-il aux besoins des agriculteurs ?
DF : Les producteurs sont responsables de leurs déchets en fin de culture. Or, la culture de la tomate sous serre génère un volume considérable de déchets. Jusqu’ici, les producteurs n’avaient pas d’autre choix que de passer par de la valorisation thermique. Pour un coût élevé, à la fois financier et environnemental.
Nous avons voulu apporter une solution concrète. Avec notre gamme biodégradable, le producteur peut confier ses déchets de fin de culture à une société de compostage industriel. Celle-ci les revalorise, ce qui évite de se retrouver avec des déchets ultimes dont personne ne sait quoi faire.
À partir de 2026, l’utilisation de plastiques à usage unique va être de plus en plus réglementée et taxée en Europe. Notamment avec l’application progressive du règlement sur les emballages et les déchets d’emballages (PPWR). Nos produits compostables sont déjà conformes aux exigences de cette réglementation, grâce à nos matériaux certifiés.
Le but est d’aider les producteurs à s’adapter, pour ne pas subir ces évolutions. Ils posent d’ailleurs beaucoup de questions sur nos produits compostables lors des salons professionnels. Nous entendons une envie de protéger les sols, leur outil de production, et de réduire les impacts.
Quels bénéfices concrets observent les producteurs qui ont adopté ces solutions biodégradables ?
DF : Nos clients agriculteurs qui ont opté pour ces accessoires biodégradables ont tous choisi de poursuivre dans cette voie depuis plusieurs années. Cela témoigne de leur satisfaction.
L’enjeu d’image est également important : certains producteurs communiquent activement sur l’usage de nos produits, pour valoriser leur engagement environnemental auprès des distributeurs et des consommateurs.
Sur le plan économique, nos clients considèrent cette transition comme un investissement d’avenir. Le compostage industriel revient en effet moins cher que la valorisation thermique des déchets ultimes. Toutefois, les accessoires biodégradables restent plus coûteux pour l’instant que du plastique classique. Le coût global est donc difficile à estimer. Cela dépend des pays, de leurs avancées en matière de compostage industriel. Les pays d’Europe du nord sont clairement plus avancés sur le sujet. C’est moins le cas pour l’instant dans la zone Méditerranée.