Voici 5 conseils pour optimiser l’utilisation de son tracteur.
Le machinisme est un facteur clé pour l’efficacité du déroulement des campagnes agricoles. Après quelques années où les investissements dans ce domaine étaient au ralenti au Maroc, de nettes améliorations se sont faites ressentir. Le tracteur occupe une place toute particulière dans la mécanisation de l’agriculture mais aussi dans le budget des agriculteurs.
Entre le coût d’investissement d’un tracteur et les frais liés à son fonctionnement dans la vie quotidienne, cet engin représente une charge lourde dans le budget de beaucoup d’agriculteurs mais il n’en est pas moins une aide indispensable. Les agriculteurs doivent être conscients de l’importance de rentabiliser leur investissement et des moyens pour y parvenir. Voici cinq conseils pour optimiser l’utilisation d’un tracteur et limiter les excédants de frais liés à son fonctionnement.
Le choix d’un tracteur adapté aux besoins
Le choix du bon tracteur passe par le biais de plusieurs facteurs. D’abord, il faut déterminer le besoin en puissance en fonction des outils utilisés. Par exemple, un tracteur d’une puissance de 120 CV n’est pas adapté pour l’utilisation d’un petit cover crop. Pour les outils de travail du sol, il faut tenir compte de la largeur du travail du sol ainsi que de sa profondeur et de la qualité du sol, notamment de son humidité.
Ensuite, il faut être conscient de la durée d’utilisation de son tracteur. L’activité agricole de l’exploitation doit être suffisamment importante pour rentabiliser l’achat. Il n’est pas nécessaire d’investir dans un tracteur pour une utilisation ponctuelle. Selon plusieurs enquêtes menées au sein des exploitations agricoles au Maroc, la moyenne d’utilisation des tracteurs est de 500h/an soit moins d’1h30 par jour. Normalement, pour pouvoir rentabiliser l’achat d’un tracteur, il faudrait l’utiliser 1000h/an, soit le double.
Connaître le moteur du tracteur
Afin de limiter les frais liés à l’utilisation du tracteur, il faut apprendre à rouler économiquement. Pour cela, il faut bien connaître les caractéristiques du moteur : courbes de puissance, couple et consommation.
Tout d’abord il faut éviter de travailler dans la zone de charge partielle, c’est-à-dire entre le régime maximal et le régime nominal car la consommation est très importante à ce stade. Ensuite, notons que la zone de pleine charge, qui se situe entre le régime nominal et le régime de couple maximum, engendre une consommation stable avoisinant celle du régime de couple maximum.
Afin d’avoir un bon rapport entre le régime moteur optimal et la vitesse d’avancement souhaitée, il est préférable d’avoir une boîte de vitesse à plusieurs rapports et un échelonnage entre les rapports qui soit adapté. Ces facteurs permettent une souplesse d’utilisation et une gestion moteur-transmission optimisée.
L’adhérence du tracteur
La puissance n’est pas le seul facteur à prendre en compte afin d’optimiser l’utilisation du tracteur : l’adhérence entre le sol et les pneus est également importante. Les glissements, par exemple, engendrent des pertes d’énergie et donc des frais superflus. De bonnes conditions permettent de transmettre le couple de traction nécessaire pour minimiser le gaspillage d’énergie et l’usure des pneus. Pour cela, il faut veiller à trois caractéristiques :
La surface de contact sol-pneu
- Privilégiez des pneumatiques larges avec un grand diamètre et en bon état.
- Réduisez la pression de gonflage des pneus, dans la limite des mesures recommandées, bien entendu.
- Jumelez les roues motrices.
- Préférez un engin à quatre roues motrices ou à chenille.
Lestage du tracteur
Plusieurs moyens sont utilisés pour augmenter le poids du tracteur : le gonflage des roues à l’eau ou l’ajout de masses d’alourdissement. Le gonflage des roues à l’eau est la technique de lestage la plus répandue au Maroc.
Les outils tractés ajoutent également du poids à l’essieu arrière. Par exemple, l’utilisation d’instrument porté attaché à l’attelage trois points du relevage hydraulique, augmente jusqu’à 20% le poids de l’engin.
Si le lestage permet d’améliorer l’adhérence, il faut tout de même veiller à utiliser cette technique avec modération. Des charges excessives peuvent conduire à des pertes par roulement et donc des pertes d’énergie.
La liaison tracteur-outil
L’outil tracté joue un rôle sur les capacités du tracteur. Comme mentionné précédemment, l’attelage 3 points augmente la charge et donc l’adhérence au sol. Si les réglages des outils sont mal réalisés, ils engendrent des efforts superflus qui perturbent le travail du tracteur. Par exemple, le réglage du dévers de point d’une charrue permet le bon alignement avec la ligne de traction. En cas de désaxage, le conducteur devra braquer continuellement ce qui est à la fois épuisant et en plus, provoque une surconsommation.
Un bon entretien
Comme tout véhicule, le tracteur doit être entretenu : vidange, changement des filtres, entretien du filtre à air (qui peut provoquer de 7% à 10% de surconsommation en cas d’encrassement). Certaines manœuvres plus techniques doivent également être réalisées régulièrement comme la vérification des injecteurs.
Le contrôle des performances d’un engin se fait à travers le banc d’essai qui permet de détecter les dysfonctionnements et d’établir les surconsommations et les mesures des courbes.
Pour la rentabilité du tracteur il faudra faire le bilan le cout total ( amortissement, le cout du carburant, le cout de la maintenance, le cout des lubrifiants, le cout résiduel, le cout de l’operateur) et le cout de la location par catégorie de puissance de tracteur. Le seuil de rentabilité dépend de la maintenance du tracteur le cumul du nombre d’heures déjà travaillés, l’état du tracteur et les travaux effectués la topographie et le type du sol.
On déterminera pour chaque tracteur le nombre d’heure par an par jour cela n’a pas de signification vu que les travaux agricoles sont saisonnier et non en permanence.