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Agrumes : un secteur en souffrance mais porteur d’espoir selon Kacem Bennani Smires (Maroc Citrus)

Le 1er Congrès national des agrumes, organisé récemment à Marrakech sous l’impulsion de Maroc Citrus, a marqué une étape majeure pour la filière agrumicole marocaine. Son président, Kacem Bennani Smires, revient dans une interview accordée à H24Info sur les défis auxquels le secteur est confronté, mais aussi sur les pistes d’avenir identifiées lors de ce rassemblement.

Pour Bennani Smires, la situation est claire : « La filière est en souffrance à cause de la sécheresse ». Face au stress hydrique qui pousse de nombreux producteurs à arracher leurs vergers ou à reconvertir leurs terres, Maroc Citrus a choisi une démarche scientifique et collective pour aborder les problématiques du secteur, loin des habituelles lamentations. L’objectif est d’impliquer toutes les parties prenantes afin de trouver ensemble des solutions durables.

la superficie plantée en agrumes a diminué de près d’un tiers en dix ans

Le constat dressé par le comité scientifique est sans appel : la superficie plantée en agrumes a diminué de près d’un tiers en dix ans, passant de 128.000 hectares en 2016 à environ 91.000 hectares en 2024. Cette baisse met en danger un secteur pourtant vital pour l’économie rurale. Avec plus de 13.000 familles directement dépendantes de la filière et 32 millions de journées de travail générées chaque année, la production nationale d’agrumes, qui atteint plus de 1,5 million de tonnes, représente un levier important pour l’emploi et pour les exportations.

Malgré ces difficultés, Kacem Bennani Smires souligne toujours à la même source des points d’optimisme. Le verger marocain est en phase de rajeunissement, avec 50 % des plantations âgées de moins de 15 ans, et une diversification des variétés qui valorise la production. La mandarine Nadorcott, développée localement par l’Institut national de recherche agronomique (INRA), illustre cette dynamique. Ce fruit, très prisé sur les marchés internationaux, est aujourd’hui exporté dans plus de 40 pays et symbolise l’essor qualitatif de la filière.

Toutefois, des défis subsistent, notamment pour l’orange, qui subit la concurrence de l’Égypte et fait face à des barrières commerciales, des déséquilibres dans les récoltes et un manque de matière première pour les usines de transformation. Si l’État a mis en place une prime à l’exportation jugée utile par les professionnels, elle reste insuffisante pour combler l’écart avec les prix pratiqués par le voisin égyptien.

Pour le président de Maroc Citrus, la voie est tracée : il faut consolider la stratégie sectorielle, renforcer le soutien public, anticiper les nouvelles menaces et poursuivre la modernisation de la filière afin d’assurer sa pérennité dans un contexte national et international de plus en plus contraignant.

Cette prise de conscience collective, portée par l’expertise scientifique et la mobilisation des acteurs, pourrait bien constituer le tournant nécessaire pour préserver un secteur clé de l’agriculture marocaine.

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